Oui oui le titre était plutôt facile à trouver pour le cinquième pays de notre voyage que nous atteignons le 29 octobre, date à laquelle nous retrouvons papie et mamie. Les gars ont la surprise de les trouver nous attendant à la sortie de l'avion (deuxième fois qu'on est attendu à l'aéroport pour notre plus grand plaisir).
Ça va faire du bien aux parents d'avoir un peu de répit et aux enfants un peu d'attention supplémentaire. Après 2 mois de voyage, on se sent effectivement un peu fatigués. En plus de devoir répondre aux besoins primaires : chercher où dormir, savoir quoi manger, stériliser l'eau du robinet, trouver les toilettes pour les urgences ... Il y a les questions quotidiennes du voyage : chercher les choses à visiter, faire les valises, porter les sacs, comprendre les transports, respecter le budget serré. Et il y a être parents 24h sur 24: surveiller et anticiper les cascades, faire faire les "devoirs", soigner les petits bobos, se demander s'il faut leur couper les cheveux, gérer les sensibilités, arbitrer les conflits, canaliser l'énergie débordante. Ce n'est définitivement pas des vacances le voyage...
On réalise tout de même notre chance d'être avec nos enfants en permanence pendant cette parenthèse : c'est aussi, et surtout, les regarder jouer ensemble ou quand ils crèvent leur bulle, avec d'autres enfants, c'est être fiers des réactions affectueuses qu'ils suscitent auprès des locaux, c'est les regarder grandir à chaque minute passée ensemble, les câliner à toute heure de la journée (et parfois la nuit), avoir du plaisir en famille...
Revenons-en à nos wontons... Papie et mamie ont fait appel à une agence pour l'organisation d'un tour dans le nord du pays, alors la pression baisse pour nous: plus besoin de s'inquiéter à où on va dormir, penser à où on va manger, qu'est-ce qu'on va visiter... tout est déjà prévu dans les moindres détails. Et puis on monte un peu en gamme dans les hôtels avec clim, frigo et bouilloire inclus. Fini le temps où on faisait chauffer l'eau pour le thé en mettant notre gourde au soleil...
Pour le moment, direction Hanoï pour 24h de visite. Un guide nous accompagne toute la journée et nous fait découvrir les principaux centres d'intérêt pour touristes de la ville: le musée d'ethnographie, pour apprendre le B-A BA de la culture vietnamienne, le mausolée de Ho Chi Minh témoin de l'histoire communiste du pays, promenade au Temple de la littérature, un tour en pousse-pousse avec le papie qui pédale et Lucien et Léon, bercés, qui s'endorment au bout de 30 secondes de balade, le spectacle de marionnettes sur l'eau, le guignol local (Léon se demande quand même si la poupée a mis un maillot de bain)...
Le rythme est donné, on n'a pas beaucoup de temps calme!
On nous explique aussi la technique vietnamienne pour traverser la rue dans le chaos de la circulation, c'est assez simple: marcher sans s'arrêter, sans accélérer ni ralentir. Les véhicules nous éviterons.
On comprend très vite qu'on va très bien et bien trop manger. Le guide nous explique que si nous disons "maigre comme un clou " en français, ici on dit "épais comme un cure-dent ".
Dailleurs, les vietnamiens ne se saluent pas en se disant bonjour mais en se demandant s'ils ont bien mangé leur riz, bon présage... Effectivement la plupart des repas qui nous sont servis se composent d'une quinzaine de plats très variés qui disparaissent très rapidement.
On s'en met plein la panse!
La quête de chien d'Antoine sera relatée plus loin dans l'article, oui oui on est bien dans la section bouffe... teasing !
Après une journée à la capitale, notre chambre sera la couchette du train de nuit qui nous achemine dans le nord du Vietnam à la frontière avec la Chine. Nuit confortable ambiance "le crime de l'orient express" sans poignardage.
Arrivée à 5h30 du matin à Lao Cai, petite ville frontalière au coeur d'une vallée montagneuse. On voit la Chine de l'autre côté du pont qui enjambe la rivière rouge. S'il y a un endroit où on pourrait arriver facilement à pied par la Chine, c'est ici (les amateurs sauront...)
Un guide nous conduit dans la région de Bac Ha pour assister au marché hebdomadaire du coin, l'événement pour les habitants des montagnes qui y font leurs courses bien sûr (poissons séchés, morceaux de viandes qui macèrent au soleil, légumes et fruits inconnus....).
Mais ils profitent surtout du moment pour créer du lien social, voir leurs potes et pourquoi pas croiser l'amour.
Mieux que Tinder, ici les jeunes célibataires se repèrent grâce à leur tenue très équivoque qui indiquent leur disponibilité #adopteunhmong
Donc à côté des buffles à vendre, de belles jeunes filles en apparat arpentent les allées avec leurs copines espérant autant attirer l'attention que les bovins.
Nous sommes ensuite amenés dans une maison familiale car nous passons la nuit "chez l'habitant". La bâtisse est posée au creux d'une vallée et entourée de rizières et éloignée de tout (donc le lieu idéal pour que Léon s'ouvre le crâne sur un vieux volet en métal, ça saigne, ça hurle...mais on s'en sort).
Il y a 2 enfants du même âge que les gars à qui on avait prévu de donner des carambars et des stylos bic... en fait ils ont un placard de sucreries à disposition en tout temps et des jouets à faire pâlir nos deux malheureux qui jouent avec des bâtons et des cailloux depuis 2 mois... on remballe nos petits cadeaux pour d'autres moins chanceux.
Donc pour Halloween cette année, on a compté les fourmis au lieu des sucreries dans notre coin préservé de l'influence americommerciale.
Un repas frugal nous est servi :-)
Si le Lonely recommande de ne pas finir les plats pour signifier qu'il y a bien assez à manger, la famille nous affirme que terminer son assiette est signe que la bouffe est bonne...on va donc suivre leur conseil, enfin on essaie mais on n'y parvient pas.
Antoine se laisse docilement embarquer par le papie de la famille qui l'abreuve en continu avec son alcool de prune. La politesse avant tout.
Le lendemain, direction la célèbre région de Sapa, connue pour ses rizières à flan de montagne et les villages traditionnels des différentes ethnies encore présentes. C'est effectivement très joli même si on arrive après la bataille (après la récolte de riz) donc les rizières sont moins colorées que sur les cartes postales.
On se balade de village en village, croisant des habitants en costumes traditionnels, des enfants souriants, certains sortant de l'école tandis que d'autres jouent dans l'eau des caniveaux au bord de la route, et la faunes locales composée de buffles, cochons, canards...
La quête du chien d'Antoine : On découvre sur des étals du fin fond des marchés des morceaux de viande suspects.
Le guide nous confirme qu'il est possible de manger du chien.
Antoine, qui met un point d'honneur à s'ouvrir à la gastronomie locale, en fait un défi personel à relever.
En effet, le mets canin cuisiné n'est pas facile d'accès pour les étrangers.
Quelques échoppes seulement en proposent comme plat unique, mais elles ne se trouvent pas sur les grosses artères touristiques, plutôt dans le fond des ruelles à l'abri des regards.
À Sapa, Antoine touche presque au but en se faisant indiquer une adresse par le guide mais il hésite. À part lui personne n'est chaud.
Finalement après 1 semaine de réflexion à ce sujet (la charge mentale n'est pas la même en voyage ;-) il fini par y renoncer car des cas de transmission de la rage par ce biais auraiemt été enregistrés récemment... on ne mange pas de ce chien là merci !
Après cette virée montagnarde, on se dirige vers la fameuse Baie de Halong pour une croisière de 3 jours.
Une belle jonque accueille les 20 passagers et l'équipage, ambiance Agatha Christie dans "Mort sur le Nil" (décidément, c'est thématique), on recroise les passagers à différents moments de la journée, on échange quelques mots ou on se raconte notre vie, la vie de croisière quoi.
À peine embarqués, on en prend plein les mirettes, c'est tout simplement somptueux, l'ambiance est assez indescriptible (surtout à la tombée de la nuit), mais on va essayer quand même :
Nous sommes entourés des pains de sucre, des centaines d'îlots aux roches recouvertes de jungle verte survolés par de majestueux rapaces en chasse.
Au programme, kayak, baignade, pêche aux calamars, visite de grotte, cours de Tai Chi et repas copieux.
On a la chance de s'être éloignés de halong, donc on a parfois accès à des spots déserts dans la baie de Thu Long.
On resterait bien 1 semaine à naviguer entre les gros cailloux mais l'agence n'a pas prévu de nous laisser de répit.
À peine amarrés on part découvrir la région de Ninh Binh, surnommée la Baie de Halong terrestre.
On se trouve une fois encore face à des paysages surprenants et magnifiques que l'on peut admirer à bord de petites barques conduites par des femmes habiles de leurs pieds!
La petite balade serpente au milieu des pains de sucre et des grottes naturelles. À part le petit arrêt imposé au bout où notre capiedtaine nous a sorti toute sa marchandise de babioles à vendre, et s'est montré un peu trop insistante au point qu'on a cru qu'elle allait nous laisser avec les canards affamés, c'était sympa.
On aurait pu apprendre à ramer avec nos pieds, mais Lucien préfère définitivement les moteurs.
Pas de temps à perdre, nous avons un avion le lendemain matin pour descendre au centre du Vietnam. Malheureusement, Antoine doit retourner en France auprès de sa famille quelques jours. Il s'envole donc pour un aller/retour vers Paris tandis que nous continuons vers Hué. Ancienne capitale du pays pendant 150 ans jusqu'en 1945, la ville est construite autour d'une citadelle à la Vauban.
Nous apprenons par la force des choses que nous sommes en pleine saison des typhons au centre du Vietnam. Cette année c'est assez sec apparemment donc nous n'avons droit qu'à quelques bonnes averses seulement. Nous n'avions pas vu la pluie depuis longtemps (vu que même en Bretagne le temps était splendide). Heureusement nous avons une journée ateliers DIY de prévue.
On visite un marché oú les commerçants sont en grande majorité des femmes. Notre apparition suscite des réactions amusées des vendeuses (voire hystériques) quand elles essaient d'attirer l'attention des gars, de leur parler, de les toucher. Soyons clair, elles veulent les garder avec elles, ce qui nous fait rire mais on se tient fort la main d'un côté comme de l'autre. Par contre, deux fois Léon est victime de palpation entre les jambes pour vérifier sa virilité, on n'apprécie pas trop mais on se rend compte que les manières sont un peu brusques ici.
On a constaté qu'ici les enfants sont des vedettes. Ils n'ont jamais eu autant de succès. Ils se font pincer la joue, ôter leur casquette pour être regarder, on leur demande des selfies à tous les coins de rue. Les gars ne se gênent pas pour faire la grimace sur les photos, ce qui nous fait bien marrer. Et s'ils s'essaient à baraguiner les 2 mots qu'on connaît, ça devient l'hystérie.
Nous terminons notre tour organisé à Hoi An dont nous apprécions d'emblée l'ambiance plus calme. En fait toute la vieille ville est fermée aux voitures et motos, et ça change tout !
À la tombée de la nuit, des centaines de lanternes illuminent les quais de la rivière Thú Bon et même les petites barques pour touristes sont décorées.
Ça donne vraiment une atmosphère spéciale, un peu kitch mais qui paraît authentique.
Par contre on n'est pas les seuls à aimer la ville. Ça grouille de touristes sur les principales artères. On est pas mal sollicités pour des tours en bateau ou des massages, mais les gars se chargent de répondre "no thank you " à tue-tête à notre place, ils apprennent vite.
Autre gros point fort de Hoi An, on peut s'évader de la ville en deux coups de pédales et se retrouver à vélo dans les rizières en quelques minutes. Et en poussant de quelques minutes supplémentaires, on arrive à une plage assez jolie et plutôt bien préservée. Par contre il faut faire attention aux buffles sur la piste cyclable.
C'est là que nous disons "Tan Viet" à papie et mamie qui s'envolent pour Paris. Antoine en revient au même moment et nous redécouvrons l'endroit en famille. Une virée en scoot nous amène aux montagnes de marbre, un site incroyable au bord du littoral mais entouré des constructions de Danang.
5 monts représentant les 5 éléments, dont nous visitons le plus haut. Des pagodes, des temples, des énormes statues de Boudha et des grottes avec sculptures intégrées ne nous laissent pas de marbre.
On doit maintenant décider de la suite du programme et de l'itinéraire des prochains jours au Vietnam avant de passer la frontière vers le Cambodge.
On décide de s'en rapprocher en s'envolant vers Phu Quoc. Île paradisiaque disputée par les cambodgiens qui est en plein développement touristique, donc avec maintes chantiers laissant présager des atrocités en bétons qui vont pousser sur le bord de l'eau comme des champignons.
Mais pour l'instant ça donne ça:
Sur la plage un mec devant nous ramasse un truc tout content. On s'approche et on s'aperçoit que c'est un petit serpent qui aurait pu passer entre nos orteils. Pas besoin de parler la même langue pour comprendre que le mec en fera son souper! Miam miam, nous dit il tout heureux.
On loue un scoot pour aller explorer l'île et on prend même la piste de l'ancien aéroport comme raccourci pour se rendre dans un parc qui abrite une cascade. Pour s'y rendre le chemin longe des statues de toutes sorte d'animaux exotiques, pas d'ici quoi, c'est un peu bizarre. Léon nous demande pour chacun si c'est des vrais avant d'apercevoir un véritable singe. Comme dans Pierre et le loup, on ne le croyait pas au début, mais le vrai singe était là.
On quitte phu quoc en ferry avec les locaux. Après l'orage toute la nuit, c'est un peu venteux le matin mais pas de quoi décourager le capitaine.
On s'attendait à un vieux ferry et des chaises dures en plastique. Finalement c'est confort 5* avec siège d'avion, gilet de sauvetage sous le siège, bouteille d'eau et lingette rafraîchissante. Avec en prime la chaîne star Ac vietnamien en boucle à fond sur grand écran. Et pas de touristes avec leur selfies sticks.
Dernier jour au Vietnam à Ha Tien. (Surement nommée comme ça parce qu'on s'y arrête par hadard en se disant "ha tiens...c'est nul ici".
On n'aime pas trop l'ambiance (y a rien a faire en fait) alors on décide de partir dès le lendemain pour le Cambodge.
Pour notre dernier souper, on réalise qu'on n'a toujours pas bien compris à quelle heure et où manger. On n'a pas trouvé comment se sustenter avec les locaux avec bouffe traditionnelle et addition pas trop salée à la sauce soja. On finit avec un bouillon de poulet bouillant alors qu'il fait encore 40°... Seul Léon a parfaitement assimilé la gastronomie locale: il réclame encore du cowboy en pointant du doigt un morceau de bok choy. La fièvre du soccer est vraiment partout. On assiste à la rencontre contre le Myanmar dans un troquet avec des spectateurs bien bruyant.
Léon demande pourquoi il crie le monsieur à la table à côté.
Lucien demande si le joueur qui se "tord de douleur" sur le gazon est mort.
Au bout de 10 minutes ils veulent rentrer aller raconter des histoires, bonne nuit.
Le lendemain, passage de frontière avec le mysterieux monsieur T. degoté par Andy le proprio de l'Oasis bar, seul expat de Ha Tien qui aide les touristes à passer au Cambodge.
Notre passeur nous explique comment faire et nous accompagne.
On arrive en taxi, on descend et on marche 400 mètres car les vehicules ne peuvent pas traverser.
On donne les passeports aux douaniers... tout se passe à peu près bien jusqu'à ce qu'ils nous demandent nos visas restés dans le sac à dos qui, lui, a déjà passé la frontière ... un peu le bordel.
Élo se fait bien engueuler et le douanier n'aime pas trop qu'elle passe la porte dans le mauvais sens...mais passer les barrières est un truc de famille. Les petites entourloupes sont absolument partout. Le passage de frontière est à 2 vitesses: tu as le choix de payer les 30$, prix officiel, et là il ne faut pas être pressé car tu vas attendre peut-être de longues heures dans une salle non climatisée pour que chaque fonctionnaire mette son tampon... ou alors payer 35$ pour avoir le même nombre de tampons mais en quelques minutes seulement. On choisit de mettre nos principes de côté, on paie. Après ils te font voir le "docteur" pour la "visite médicale". Ils prennent ta température au laser et vérifient tes vaccins...pas de bol, on avait nos carnets de vaccination internationaux, le doc ne les a même pas ouverts, blasé de pas pouvoir nous charger les 2$ de "consultation" par personne, na!
Tout est beau, on reprend la route dans un autre taxi...ambiance check point Charlie. Nous voici au pays du sourire! Et voila la traditionnelle carte pour suivre le périple: