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B et A, BA; L et I, LI... Bali!

Note : c'est un post très long, on se rode sur le style, en essayant de mélanger story telling beaudelairien et style narratif percutant, vos commentaires sont les bienvenus. 

Pour les ceux qui ne peuvent pas lire plus de 10 phrases sans décrocher, les photos résument bien le tout(#TLDR).

Ayé c'est le grand départ !! Après un été bien relax avec les proches en France oú on s'est bien fait plaisir, la fête est finie, certains reprennent le chemin de l'école ou du bureau, pour nous l'aventure à 4 commence pour de bon!

Bali, même si le nom nous faisait rêver, était pour nous une destination inconnue, une ile lointaine, qu'on imaginait assez mal, un peu comme l'Irlande avec des cocotiers, alors on n'avait pas d'attentes ou d'à priori. On part donc à sa découverte. 

Après un train Paris-Londres, un vol Londres-Singapour de 13h de jour oú les gars ont regardé toute la sélection enfants en boucle sans fermer un oeil...une escale d'une nuit chez Fanny (ci mer Fanny!) à Singap et un dernier Singap' Denpasar...on atterit enfin à Bali...accueillis par les locaux Nico et Marine qui nous attendent à l'aéoroport comme prévu (mais sans colliers de saucisses ;-) et nous négocient la ride de taxi dans un balinais presque parfait.

On découvre les joies du trafic local : des milliers de scooters (plus d'infos sur la conduite locale plus tard), motos, camions et voitures qui se mélangent dans un joyeux bordel et concert de klaxons : ici, on l'utilise tout le temps, simplement pour dire qu'on arrive, à droite, devant, à gauche, à droite ou derrière...on s'y fait. 

On découvre notre guest house et la région de Balangan : extrêmement paisible et zen, on s'apercevra rapidement que c'est la norme ici : petits bungalows éparpillés entre les manguiers, frangipaniers (l'arbre qui donne les galettes des rois), cocotiers, herbe verte et Buddah ou statues de divinités selon la religion de nos hôtes, piscine entourée de verdure... On va être bien. D'autant plus que Marine et Nico habitent à 5 minutes et connaissent bien le coin : leurs conseils nous seront bien utiles : comment tenir à 4 sur un scooter, comment conduire à bali la nuit, combien coûte une bière ou un cours de surf, comment dire merci ou exporter des plants de bananiers, etc. 

On se plonge immédiatement dans la gastronomie locale : Nasi goreng et Mie Goreng : riz ou nouiles asiatiques avec des légumes sautés pleines de saveurs, matin, midi et soir et cela durant les 6 prochaines semaines! On goute aussi des fruits inconnus aussi jolis que bons.  

On profite de la belle gauche de Balangan et des conseils de Nico pour une session de surf familiale, sauf Léon qui n'est pas encore trop chaud, ca sera pour plus tard (c'est assez rocaileux pour sa défense). Bonnes sensations pour tout le monde.Tout ça en échange de gros saucissons corses ! Merci les potes.  

On passe donc quelques jours à s'acclimater tranquillement (les gars n'ont finalement pas subi de décallage horaire), Nico nous donne des cours de surf et de scooter (note pour papa et maman : avoir un scooter a 14 ans m'aurait été plus utile que des cours de latin ;-). 

Et nous voila donc parés à affronter la circulation locale : à 4 sur le scooter, Léon debout devant papa, qui conduit et Lucien derrière, entre maman et papa. Petite difficulté supplémentaire, on roule à gauche. Nous aussi on klaxonne tout le temps histoire d'être vus, simple et efficace. Le soir, Léoncito est tellement a l'aise qu'il s'endort sur le scoot ;-) comme un local. Plages sublimes, bintang au coucher du soleil et poissons (mahi mahi) grillés sur la plage, on comprend pourquoi certains restent ici; mais on va quand même pas squatter 50 jours a Balangan : direction Pulukan / Medewi

Comme il n'y a que 98km, on s'attend a faire la route en environ 3h (oui oui) dans notre char de location...mais ça nous a finalement pris 5h, entre dépassements hasardeux de tous les côtés, conduite de nuit, klaxons et routes non goudronnées sur les derniers kilomètres... on a cru ne jamais y arriver !

Malgré une conduite souple et sportive, il faut quand même être vigilant tout le temps et je pense avoir passé plus de temps à regarder dans mes rétroviseurs que devant moi, j'ajoute conduite a Bali sur mon CV! Mais ça vallait le coup, on atterit dans un minuscule surf camp : des bungalows en bambou à 20 mètres de la plage de sable noir, bercés par le bruit des vagues, nuit bien méritée. 

Après un petit dej balinais : riz/nouilles et café mi solide mi liquide, visite du pura rambut Siwi : un des temples de la mer, coincé entre rizières et la mer. Surprise, il y a une cérémonie et tout le monde est en habit de fête : blanc, jaune et orange se mèlent, entre les chants et musiques religieuses et les odeurs d'encens enivrantes : superbe.

On se rend vite compte qu'on est les seuls "Européens" et qu'on attire les regards et les sourires. Les gens nous demandent d'où on vient, prennent des selfies avec nous et parlent directement à nos 2 petits blondinets (qui sont un peu intimidés). Une belle expérience qui permet aux gars de comprendre qu'on est loin de Montréal et qu'on va en voir de toutes les couleurs, au sens propre comme au figuré. On met ensuite les voiles sur Pemuteran, route moins chargée, bordée de familles de singes qui nous regardent passer en mangeant des bananes...ou en éclusant les boutanches de Coca laissées par les locaux ou touristes qui les nourissent. Pemutaran est sur la côte nord de bali, donc vers une sorte de grande mer intérieure, conséquence : pas de vagues, pas de surf...mais du snorkeling assez canon : le village un peu " écolo" a développé un projet de réhabilitation du reef coralien. En gros, ils aident les coraux à se reformer avec des structures en métal, des statues de Boudha immergées et des courants électriques....on vous passe les détails, relisez vos cours de SVT et de chimie de première (ou cherchez bio rock sur votre moteur de recherche favori) 

On voit beaucoup de poissons tropicaux, et des fonds colorés qui font le bonheur des gars; avec leur masque ils peuvent voir pas mal de choses à 20 mètres du bord...notamment des poissons clowns. Merci Nemo.

On assiste aussi à un relachement de bébés tortues (éthique, parait-il), on verra dans 10 ans si elles survivent, ou finissent en soupe aux légumes ou des pailles dans les narines. Après 4 jours de plage et de chaleur, direction la "fraicheur" de Munduk, dans l'arrière pays balinais. La route sinueuse serpente entre palmeraies, jungle luxuriante, rizières et bananiers. Ca monte, ça descend et ça tourne sans cesse...comme dirait le poète : la route est superbe...mais donne la gerbe! 

Arrêt en chemin aux Air Panas Banjar : sources chaudes et jaunies par le souffre des volcans environnants. L'eau sort par des bouches de dragons sculptées, ç'est mieux qu'une aire de l'autoroute du soleil ou un arrêt au Madrid entre Montréal et Québec (sans la poutine :-( )

Munduk, c'est une route principale avec des restos et des guesthouses, entourée de collines couvertes de jungle. L'attrait principal de la région sont les cascades et les lacs, et c'est effectivement très beau, les routes longent les lacs en hauteur et descendent en lacets vers les berges. Visites du temple lacustre Puta Ulun Danu Bratan (la photo de couverture du Lonely Planet) très très touristique mais joli, cueillettes de fraises dans la vallée et balades pour se baigner en bas des cascades ponctuent nos journées. La campagne sent bon le clou de girofle qu'ils récoltent ici en cette période, l'odeur enivrante rappelle Noël. 

Côté bouffe, nasi et mie goreng à tous les étages, on ne s'en lasse pas (encore).On goûte aussi le fameux Kopi Luwak de la région, café dont les meileurs grains sont "sélectionnés" et mangés par des civettes (un mélange raton laveur de carreaux/chat sauvage) qui le digèrent partiellement et l'expulsent ensuite. Il faut donc triturer le popo de civette pour récupérer les grains qui seront ensuite nettoyés et vendus a prix d'or...on le déguste en bord de cascade dans un café éthique qui oeuvre pour le bon traitement des civettes... pour le prix d'une bière à Paris.

Verdict : On n'est surement pas assez amateurs de café (ou bobos?) pour l'apprécier à sa juste valeur mais c'est très doux (pas d'amertume), et le cadre joue pour beaucoup...(on nous aurait servi un cacolac frelaté, on l'aurait trouvé délicieux). Après Munduk, direction Sidemen et ses rizières verdoyantes peuplées de paysanes travaillant la terre sous le regard impassible du volcan qui domine la region, le Gunung Agung (3 142m soit 10 308 pieds pour nos lecteurs québecois ;-). On sillonne des routes (pas toujours goudronnées) en scoot, au travers des fôrets de bananiers et des champs de piments, longeant les rizières. Encore une fois les paysages sont incroyables (et encore une fois, Léon s'endort en route). Les routes ne sont jamais très larges et ont plus l'allure de piste cyclable dans certains endroits, mais comme on roule à 30km/h, peu de risques. Les rivières du coin permettent une baignade rapide (on a quand même failli perdre nos slips tant le courant était fort)

Merci Marine et Nico d'avoir subi les chants de Lucien tout le long du trajet et de nous avoir guidé dans les méandres rizicoles. Sidemen, c'est beau et c'est calme, on pourrait y rester des semaines à boire des cafés (si le café était bon) devant les paysages changeants au gré de la lumière du jour...mais on se ferait un peu chier à un moment alors action! Après avoir lu tout et son contraire sur Pura Besakih, un temple sacré sur le non moins sacré volcan Gunun Agung, on se décide à y aller et on le regrettera pas (sauf Léoncito qui a raté une marche et a failli réveiller le volcan en hurlant) : vue imprenable sur la vallée, le sommet du volcan et toute la région, presque pas de touristes et au moment où on partait, tout s'est animé : des milliers de fidèles arrivaient, tous vétus de blanc et de jaune, les bras chargés d'offrandes toutes aussi colorées : fleurs, oeufs, riz, tissus, encens, clopes, café, et même un poulet roti... (pourquoi pas). On ne regrette pas la visite.

Parenthèse enfantesque, puisqu'on nous le demande dans l'oreillette : Côté "école", entre 2 pancakes à la banane et de la papaye fraiche (d'ailleurs vous savez avec quoi on ramasse la papaye? Réponse en fin d'article), Lucien fait quelques minutes de cahier d'activités d'écriture, calcul ou lecture presque tous les jours. Sinon, il apprend à déchiffrer les syllabes sur les magnets des boutiques de touristes (il a lu Ba-li...pas dur mais bon début) et les noms des bateaux mais comme c'est du balinais ça ne nous parle pas vraiment. Et Léon apprend à compter en attendant que ses tatouages s'impriment sur sa main, on bloque à 12-13-14-18 mais ca va aller (le chiffre 15 est il vraiment utile..? Pas sur), c'est un apprentissage de tous les jours. 

D'un autre côté, ils disent déjà Terima Kasih (merci) et Selemat Tingal (au revoir) aux locaux et recoivent alternativement des sourires, des caresses sur les joues, des bisous ou des cacahuètes fraîches en retour. On a une préférence pour les cacahuètes mais on ne choisit pas...

Autres apprentissages utiles dans la vie:  Lucien sait nager et Léon sait faire du yoyo. Comment vivent-ils le voyage? Passée la phase "Maman, c'est demain le tour du monde?" On est vite passés à "est-ce qu'on va dans un autre pays demain? C'est quel pays ici"...et récemment :"dans le prochain tour du monde, on pourra aller en Afrique?"

Ces temps-ci ils ont des relents de souvenirs de leurs jouets et activités de Montréal et nous garantissent que la première chose qu'on fera à notre retour sera de "lire toute la collection des P'tites poules", ou de "s'allonger dans le hamac", de "jouer avec le camion-poubelle", de "faire une partie de jeu de l'escargot" ou de "manger un Bagel". C'est pas évident pour eux de changer de lit/chambre tous les 3 jours mais c'est le début, ils ne s'en plaignent pas, et déballent le mini-bordel contenu dans leurs sacs à dos aussitôt arrivés quelque part. Leurs indispensables de voyage : un yoyo, 2 voitures et des ficelles : ils se bricolent des trucs avec des batons et des caillous qu'ils trouvent par terre (donc, pour Noël, on commande une ficelle et un baton, tout le monde sera content) et ont déjà ramassé une bonne centaine de coquillages.

Toujours aussi complices, ils rigolent bien ensemble, on ne comprend d'ailleurs pas toujours pourquoi #bromance

Ça les occupe pas mal, et quand on a 3 minutes, Élo médite ou dessine les aventures de la journée, jusqu'au "maman, regarde le super beau baton" suivant. Quand on leur demande, tous les soirs leur moment préféré de la journée après avoir traversé des paysages merveilleux, visité des temples vieux de 1000 ans, ou avoir vu des tortues sous marines sur le corail, on a souvent une réponse en lien avec un moteur (surtout de la part de Léon) : "faire du scooter", "voir les motos sur la route", "regarder les ferries" ou "prendre le bateau" ... ... ahh, les plaisirs simples de l'enfance, l'an prochain, on fera le tour du perif' de Paris! Autres moments qui rythment nos journées : le check point caca (ehh oui), pour savoir si on mange du riz ou des nouilles le lendemain! Mais au bout de 3 semaines, on est pas mal (merci steripen!) On nous demande aussi 17 fois par jour s'ils sont jumeaux (et si Lucien est une fille)...alors comme on est fans de ce chef d'oeuvre cinématographique avec schwarzenegger et Danny de Vitto, on va finir par dire oui, ca sera plus simple (si quelqu'un lit ce blog et travaille dans le textile, on prendra 2 t-shirts "not my twin brother" avec une flèche pointant vers le même côté en 4 et 6 ans, merci) Fin de la parenthèse enfantesque. Nous reprenons ensuite notre petite Suzuki pour remonter vers Amed, autrefois (y a 20 ans quoi) petit village de pêcheurs, devenu un spot de plongée réputé et pour cause : quelques épaves jonchent les fonds marins pas trop loin du bord, mais surtout, les coraux sont magnifiques et accessibles depuis le bord avec masque et tuba. Les fonds sont superbes et le coucher de soleil sur le Mont Agung (toujours lui) complète bien le portrait. 

On a même eu la chance de faire un tour en bateau avec un pêcheur du coin (merci Delphine) : balade dans la baie au coucher de soleil sur le volcan : Lumières incroyables, pêcheurs qui remontent des macros par dizaines et qui nous indiquent où voir des tortues (qu'on verra effectivement le lendemain). On débarque sur la plage pour trouver un spectacle de danse balinaise : les enfants du village répètent pour une célébration à venir, au rythme des instruments locaux.

Nevermind ! 

Amed ! On quitte Amed après avoir participé a une opération de "trash hero": une organisation qui nettoie les plages de certains pays. On apporte notre maigre contribution à leur cause qui semble dérisoire mais le mec nous précise qu'il a l'impression que le nombre de déchets baisse d'années en années (cela dit, il ne sait pas trop ce qu'ils font des dêchets qu'il collecte lui même...). PadangBai est l'étape suivante. Superbe petite baie comme on imaginait Bali : eaux turquoises, jukungs colorés, cocotiers, temples au bord de l'eau et presque personne en "ville", on profite des warungs au bord de l'eau pour manger Mahi-mahi grillé et d'autres poissons inconnus au bataillon (rouge avec des taches bleues...quelqu'un sait?) 

Léon choisit son poiscaille a padangbai

Puis on dépose notre char à Sanur...qui semble très moche de prime abord, mais on va passer 5 jours sur les îles en face, direction Nusa Lembongan et Ceningan (comme Richie).

Souper noix de coco a sanur

On est donc à mi parcours de nos 50 jours en indonésie, données chiffrées : 9 étapes, 1236 coquillages ramassés, 235 batons trouvés,

79 sauts dans la piscine, 461 km parcourus,

+ une vintaine de km après 75 demi-tours pour cause de mauvais chemin, 196 Mie goreng avalés,

167 pages lues pour les parents,

14 chiffres comptés par Léon,

11 lettres écrites par Lucien,

3 siestes sur un scooter en marche,

1 panne d'essence

1 pneu creuvé

1 tong cassée...

Après 1 mois à Bali, on se relache un peu sur les réservations d'hébergement, on négocie comme des mabouls en baragouinant quelques mots, on commence à comprendre l'approche des gens qui sont très curieux, posent pleins de questions, pas toujours pour nous vendre un truc (avec nos dégaines ils se disent surement que y'a pas grand chose à tirer) ... bref on apprivoise les coutumes locales. La suite du périple fera l'objet d'un nouveau post...

A+

Réponse à la question bonus sur la papaye : avec une foufourche!

Ceux qui n'ont pas compris passeront dans mon bureau en fin de journée. 

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