top of page

Lost in translation ...

Dès notre arrivée, le Japon nous surprend, nous destabilise même : le plan des transports ressemble un peu au plan d'une fusée de la NASA, en couleurs, avec un alphabet inconnu, on plonge!

Ambiance musicale : A Tokyo tout nu OSAKA: On attaque logiquement le Japon par son ventre : Osaka. La ville (chateau, etc.) semble cool, mais on doit goûter tellement de trucs qu'on n'a pas le temps pour le musée du Kimono.

Au menu : Takoyaki, beignets de poulpe frits et Okonomyaki : sorte de crêpe aux nouillet et riz géante cuite sur une plancha avec toutes sortes de légumes et viandes.

La table a une plancha intégrée et le cuistot fait la popote sous nos yeux, un délice qui fracasse le bide, et qui change des mie goreng. On visite ensuite les bords du canal en quête d'un resto du soir où ruelles calmes se mêlent aux grosses artères aux néons flashy.

On se croirait dans un dessin animé et les gens sont extrêmement gentils et serviables : plantés 5 minutes devant un distributeur de tickets de métro, une mini fenêtre s'ouvre dans le distributeur et un mec sort du mur et fait notre commande. On sait pas s'il y a un japonais dans chaque machine au Japon, mais ca expliquerait leur faible taux de chomage.

On se colle enfin un GROS ramen pour achever notre première journée et direction notre mini maison biscornue aux lits superposés, (et chiottes chauffantes...on y reviendra), ambiance Lucille, Amour et Rock'n'roll. KOYASAN: On prend le train pour la montagne sacrée: le Mont Koya : le train roule à travers la campagne japonaise et ses montagnes vertes jusqu'au terminus où nous attend un joli funiculaire dans la forêt, puis on doit encore marcher 3km le long de la route de montagne heureusement déserte jusqu'à un immense tori rouge et enfin prendre un bus (qu'on aurait pu prendre en bas...) ça se mérite KoyaSan.

En attendant le dernier bus, on se sent un peu comme dans Totoro : seuls en bord de route dans le village desert, jusqu'à ce qu'une dame sortie de nulle part offre des gâteaux aux gars et nous explique le fonctionnement du bus. Il nous manquait d'ailleurs de l'argent pour payer, et le chauffeur a compensé, on va de surprise en surprise, les gens sont adorables. Un monsieur explique même aux gars comment se purifier les mains et la bouche avant d'entrer dans un lieu sacré.

On part visiter du cimetiere Okunoin, point d'orgue de KoyaSan. Il y règne une atmosphère mystique difficile a décrire. (Le mot mystique sera donc utilisé à maintes reprises, si quelqu'un a un synonyme, merci de l'envoyer à notre bureau de Montréal). Un chemin de pierres serpente dans la forêt sur plusieurs kilomètres entre cèdres japonais centenaires et stelles de pierre sombres, souvent ornées de petites statues avec un petit foulard vermillon ou un chapeau.

La mousse qui recouvre partiellement les tombes ajoute encore à l'atmosphère surréelle de l'endroit. Il fait frais, c'est calme, on se sent hors du temps pour quelques heures.

Il n'y a personne, ce qui n'est pas pour nous déplaire.

Le chemin est bordé de lanternes qui s'illuminent à la tombée du jour pour une ambiance encore plus mystique (oui, oui). Au bout du chemin se trouve un temple aux milliers de superbes lanternes dorées au plafond. Emplis de sérénité après cette belle marche, on découvre notre hébergement réservé il y a presqu'un an : un shukubo, temple traditionnel encore occupé par des moines shingon (Secte shintoiste?). Ils ont souvent quelques chambres pour les touristes de passage. Le bâtiment est entièrement en bois, à flan de colline et collé au cimetière, entourant un jardin zen, avec des murs en papier coulissant; Là encore, le temps s'arrête : Déchaussés (comme partout au Japon) et accueillis par un moine parlant 17 mots d'anglais, on gagne notre chambre en tatami où nous attendent nos yukatas.

On nous explique qu'il est possible de les porter à l'intérieur, sauf pour la cérémonie du matin. Puis, direction le bain. Là encore, l'expérience est assez extraordinaire et le protocole assez strict : avant le bain, il faut s'asseoir sur un petit tabouret de bois et se mouiller entièrement à l'aide d'un seau de bois, puis se savoner et enfin, se re-balancer le seau sur la tête pour bien se rincer...ensuite seulement, le bain commence. La baignoire est en fait un petit bassin de bois à l'eau très chaude : on ne s'y lave pas mais on s'y détend au son de l'eau qui coule d'un bambou centenaire. Léon y serait bien resté des heures, nous aussi, mais il fallait aller manger. On s'attendait à un art de la table japonais plutôt élaboré, mais là, on serait tombés le cul par terre si ça n'avait pas déjà été le cas (il n'y a ni table ni chaise dans le temple). On nous sert le repas sur un tatami dans une pièce isolée et on mange assis. Les moines sont végétariens et le repas comprend environ 20 petits plats différents et du thé bien chaud. On découvre des saveurs inconnues, des odeurs délicates et des textures incongrues...même les gars adorent, même si 42% des mets sont inidentifiables. On se souviendra longtemps de ce repas, surtout Lucien : "Papa, maman, ca pique le neeeeez", il venait de s'enfiler tout le Wasabi du plat. C'est beau, c'est bon et c'est gargantuesque, on kiffe.

On s'endort donc bien repus, sur nos tatamis. Après une nuit fraiche (et humide pour Léon), réveil à 6h15 pour la ceremonie dans le temple. Un moine récite des prières sur un ton monocorde assez envoutant, dans une pièce sombre éclairée par des bougies et des lanternes, on écoute et observe. Il sonne une sorte de Gong de temps en temps. Il fait froid (on est pieds nus), c'est presque transcendant... Puis "petit" déjeuner pour se rechauffer : thé, même pour les gars, soupe miso, tofu, feuilles d'algues et quelques trucs non identifiés, encore une fois, c'est beau et bon.

On va dire qu'on parle souvent de chiottes ici, mais c'est la première fois qu on apprécie le siège chauffant des gogues (habituellement, la sensation que quelqu'un est resté là longtemps avant soi n'est pas ragoutante)...quand il fait 5 ou 6 degrés, c est agréable.

Après cette expérience Zen, départ pour la gare en direction de Nara.

NARA: On découvre la ville en vélo. Après une démo de kendo devant le grand temple ambiance Street Fighter II, on se dirige vers le parc aux daims : rien d'extraordinaire si ca n'est qu'il y a effectivement des daims partout.

Léon a eu la peur de sa vie et nous a fait mourir de rire : Je lui dit "retourne toi", et il a hurlé à la mort comme si on lui arrachait les yeux avec un démonte pneu. Un daim était a 20cm de lui.

3 secondes avant le drame :

Lucien n'est pas très très rassuré non plus...y a des barbecues qui se perdent.

Pour se remettre de nos émotions, crème glacée pour tout le monde, aux parfums aussis chelous que bons : au matcha pour Élo et Melon vanille pour Léon. Lucien reste fidèle aux classique : vanille chocolat. Le challenge est de réussir à manger sa glace sans se la faire lêcher par un cervidé : pas évident, Léon nous confie la sienne plusieurs fois.

On s'achève par un bon ramen (ta fraise). Notre guesthouse est encore une fois super bien aménagée comme une maison polly pocket, dommage d'y avoir oublié nos lunettes de soleil. Étape suivante : KYOTO. On nous avait prévenu que cette ville était très cool et on ne sera pas déçus. La première rando nous mène sur les hauteurs de la ville, Kyoto est en fait nichée dans une cuvette entourée de montagnes vertes, comme une flaque urbaine entourée de mousses et de pins centenaires.

On s'apperçoit que les couleurs d'automne arrivent plus tard que chez nous (le loonely planet conseille d'ailleurs de visiter tous les sites du japon en novembre pour les couleurs ou en avril pour les cerisiers en fleur...on reviendra!). On goûte de délicieux beignets au thé vert et on visite notre quartier très sympa (Ginkakuji), bordé par le canal qui longe le "chemin de la philosophie" D'ailleurs, parlons-en du thé vert / matcha: on le préfère finalement dans les crèmes glacées, en cookies ou beignets que dans une tasse, où nos palets ne sont pas habitués à son amertume. On s'aperçoit aussi qu'on a manqué la parade des samourais qui a lieu une fois par an, mais on y arrive 30 minutes trop tard. Bien vu, ils plient les chaises quand on débarque! Les rues des quartiers résidentiels de Kyoto font penser aux dessins animés de notre enfance et on s'attend à croiser Olivier Atton ou Jeanne Azuki à chaque coin de rue.

Petite déconvenue niveau vélos : pour la location, il faut son passeport, qu'on avait laissé à l'hôtel. En bons français, on se dit qu'il y a pas de problème, qu'Antoine prend un vélo pour aller chercher les passeports et qu'Élo et les gars restent au magasin (en caution), mais non non non, on se fait carrément engueuler par le mec. Se faire engueuler en japonais, c'est pas vraiment agréable, un peu comme quand le boss de l'inspecteur Quentin l'engueule dans Cat's eyes! Ici, la règle, c'est la règle, et on n'y déroge pas. Ça nous a vexés, en bons latins, mais ils ont raison, c'est aussi pour ça que tout marche bien au Japon, tout le monde respecte les règles...on reviendra demain avec les passeports et tout ira bien! On fait donc une belle balade à pieds de 15km avec les gars dans des jardins superbes et des quartiers sympas, on croise de très beaux temples au détour de rue biscornues, Kyoto nous plait, et notre souper nous le confirmera.

On rentre dans un micro resto (10 places) au hasard : que des japonais atablés qui nous regardent un peu comme si on s'était trompés de porte. On s'asseoit car les gens sont souriants et 1 mec qui parle anglais nous aide a commander (le menu est intégralement en jap, sans pix). On ne sait pas quoi prendre et notre nouvel ami qui adore Paris nous explique le tout, il nous fait même gouter dans son assiette les plats avant qu'on les commande. On est en fait dans un Izakaya, sorte de brasserie japonaise ou les gens commandent plein de plats. On se laisse guider et on commande trop a bouffer, mais tout est délicieux et les gens sont hyper gentils. On s'échange nos e-mails (il nous aidera ensuite car il a appelé la guesthouse où on avait perdu nos lunettes et nous a proposé de nous emener visiter la ville la nuit, mais on était partis).

Un bon moment où on n'a pas tout compris, mais on a bien bouffé! On a aussi visité la fameuse bambouseraie, qui serait jolie s'il n'y avait pas 347 millions de touristes (dont nous), un petit tour dans le jardin de Jean-Mau et Marie-Claude est tout aussi joli. La balade en bord de rivière, en bas de la coline est sympa, des jonques remontent le courant vera la forêt des singes (qu'on évite aussi, déjà qu'on n'a plus de lunettes, on va pas prendre le risque de se faire chourer nos appareils photos).

Le joli marché de nihishi nous met en appétit pour le sushi train : les gars ont adoré le concept : les assiettes défilent devant nous et on choppe ce qui nous plait, en buvant du thé brulant (le robinet d'eau chaude est intégré à la table, ce qui ajoute au concept de service DIY).

On visite aussi rapidement Gion où on croise quelques jolies Geisha.

4ème jour à Kyoto, on arrive à louer des vélos (pas cons, on a pensé aux passeports).

La ville est presque plate et le vélo y est très agréable. La cohabitation cyclistes/piétons sur les trottoirs ferait rougir de jalousie les montréalais. On longe la rivière Kamo-Gawa vers le palais aux 10000 Toris oranges. Passé les premiers 500 mètres, la foule se dissipe et on apprécie le calme. Les toris écartés de quelques centimètres forment un chemin qui serpente en pente douce vers le haut de la montagne.

On croise parfois au détour d'un virage quelques japonaises en Yukata traditionnel, ou des mariés qui se prennent en photo...ou des putain de touristes qui bloquent le chemin avec des perches a selfies (heureusement que les drones sont interdits dans beaucoup de sites touristiques japonais, ouiiiii, on est des vieux cons!l). Les temples sont superbes et les lumières de fin de journée rendent le tout encore plus beau. (Sauf le sous sol du temple visité dans le noir complet...ambiance immersive entre fort boyard et vie ma vie de Stevie Wonder). La dernière journée de notre escale Kyotoïte est partagée entre le marché aux puces et bouffe de rue : okonomaki, nouilles, boulettes poulpe, gateaux aux feves, etc.

On épuise les gars au parc pour enfants et on se dirige vers la gare pour le bus de nuit vers Tokyo. TOKYO:

Passage obligé par Shibuya et son carrefour traversé par 10 000 personnes aux heures de pointe, mais c'est pas du tout le bordel, rouge, on s'arrête, vert, on passe : efficacité japonaise.

On se commande des sushis sur un ecran dans un resto et ils arrivent devant nous sur un petit plateau, marrant (et comme ça, personne se parle ;-). On visite aussi un magasin de jouet où Totoro cottoie les pokemons et tous les legos du monde ainsi des personnages de Parodious (haut haut bas bas gauche droite gauche droite BA...les vrais savent...)

Jour 2, on cherche le chateau...qui finalement n'existe plus depuis quelques siècles (mais on trouve le parc)

et on cherche Godzilla, mais on trouve pas le bon...on est au top. On prend ensuite le métro aérien piloté par les gars, qui fonce entre les immeubles vitrés et et traverse l'immense pont qui enjambe la gigantesque baie de Tokyo. On arrive sur une ile avec plage, ptits restos et des centaines de poissons volants !! Coucher de soleil sur la baie de Tokyo et direction le Onsen...en passant aux pieds du robot géant, on est bien au Japon.

Le onsen, ce sont les bains chauds...sorte de mélange entre le sauna, spa, hammam, bain public et pistouche. Le concept existe au japon depuis des centaines d'années : les eaux chauffées par les volcans (ou pas) sont canalisées et permettent de se baigner en plein air dans l'eau chaude. Il y a 3 règles simples à respecter : - les hommes et les femmes sont séparés (les enfants de moins de 7 ans choisissent leurs camps) - Tatouages interdits sous peine de se faire virer manu militari (une sombre histoire liée aux Yakusa semble t il) - dernière règle mais non la moindre : TOUS À POIL : simple et efficace, pas de discrimination, tu laisses ton slip au vestiaire, qui que tu sois. Ils prêtent des yukatas (jolis kimonos), pour les parties communes où tu peux manger ou boire une mousse. (Sauf Léon, y a pas sa taille)

On est donc séparés, à poil, micro serviette posée sur la tête (c'est comme ça que font les japonais mais pas Elo qui doit laisser ses cheveux lâchés pour cacher son tatoo sous peine de se faire sortir par le videur, ume vieille habitude...). Dans des bains à 43 degrés, ou à 20 (ambiance Trez Hir en été), sous le ciel étoilé, c'est une expérience incroyable, que les gars apprécient (surtout Léon, nudiste en puissance). On se fait le trajet en sens inverse avec un petit plateau repas à la maison (et saké pour enfants dans un verre panda )

Encore une belle journée.

Tokyo en vrac :

Petit point chiottes pour finir sur le sujet: les toilettes japonaises sont mieux équipées qu'une porsche Cayenne : siège chauffant, karsher à oignon, température du jet ajustable, il parait qu'il faut faire 6 ans d'étude pour les utiliser convenablement.

Autre point notoire : il y a toujours des pantouffles/gougounes/claquettes dans les toilettes des maisons ou guesthouses. Au début, on pensait que quelqu'un avait oublié ses chaussons après son popo...mais non, ca fait partie de l'accueil Nippon, pour se sentir bien dans la petite pièce. On a aussi été surpris par la propreté (malgré l'absence notoire de poubelles) et les règles et interdictions aux parcs pour enfants : - ne pas jouer quand il pleut - ne pas jouer avec des chaussures un peu lousses - ne pas glisser avec un sac a dos - ne pas jouer avec une écharpe - ne pas sauter, etc.

La prudence est de mise! On a donc vraiment aimé le Japon avec ses contrastes entre modernité et tradition, villes et campagne, montagnes et mer. Les lumières des néons des villes la nuit sont indescriptibles et les ruelles renferment toutes des trucs de ouf qu'il est difficile à décrire. C'était tout de même très speed, direction le Vietnam pour se reposer (enfin, c'est ce qu'on pensait...).

SANONARA !! (Comme disait Léon quand on quittait un lieu)

bottom of page