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En Jordanie : Pierre qui roule n'amasse pas d'hummus.

Après une escale sportive de 14 minutes à Barhein (salut Strasbourg) où on a du sprinter comme des lapins pour avoir notre correspondance, on atterrit de nuit à Amman. 

Amman, capitale de la jordanie, petit pays niché entre la Syrie, l'Irak, Israël et l'Arabie Saoudite.

(Queen) Amman : Pour la première fois depuis le début du voyage, on ne se sent pas spécialement les bienvenus : douaniers antipathiques, chauffeur de taxi un chouillat agressif, tenancier d'hôtel aimable comme une porte de prison (il ressemble un peu aux réceptionnistes dans les films d'horreur qui viennent vous égorger dans votre sommeil...on a d'ailleurs trouvé un énorme cutter sous le lit de la chambre...). Impression qui sera balayée dès le lendemain avec les nombreux sourires et "welcome to Jordan" lancés à notre attention. 

La ville est récente, construite à flanc de collines, avec des bâtiments tous identiques, l'ensemble étant harmonieux diront certains, moche diront d'autres...

On s'acclimate rapidement au ptit dej local : on se remplit de hummus, pitas, olives, zataar et on combat le froid en grimpant à la citadelle sous le crachin. 

Surprise : il fait froid ! On ressort les polaires des gars, on grelotte, sensation oubliée depuis longtemps. 

Heureusement que nos pas nous mènent toujours sur les traces d'un bon hummus / falafel et quelques pâtisseries orientales à se taper le cul par terre.  

Aman

On passera 5 jours à Amman qu'on arpente en long, en large et en travers. On prend nos petites habitudes, on alterne entre balades dans les souks parfumés, shawarmas, mosquées, hummus, ruines romaines, falafels, parties de foot dans le théatre romain millénaire, etc. 

Les jordaniens sont vraiment adorables et le simple achat d'une bouteille d'eau donne lieu à de chaleureuses poignées de mains. 

Et les gars se font offrir de la bouffe tout le temps. Lors de notre ascension pour la belle mosquée Abu Darwish, noire et blanche aux allures de plateau d'échec, ou en haut d'un des nombreux escaliers de la ville, des gens nous donnent des chips, comme ce vieux monsieur, qui en rentrant chez lui nous dit d'attendre 2 minutes. Il revient avec des biscuits pour les gars, sans rien attendre en retour sauf un sourire et une poignée de main des 2 lascars.

La ville est bizarrement foutue, à flanc de colline, avec des escaliers pour relier les quartiers entre eux, on passe de quartiers super pauvres en quartiers plutôt sympas. 

On se balade dans des coins très populaires oú on est les seuls européens. Les gens nous lancent des "welcome to Jordan" et nos "salam aleikoum" ou "choukran" engendrent systématiquement des sourires, parfois des bombecs et même des bisous pour les gars.

Et la bienveillance des amanites (comme le champignon) n'est pas que gastronomique : sous la pluie fine, les gars marchent quelques mètres devant nous, un mec s'approche et les abrite sous son parapluie, et nous propose même de nous le donner...du jamais vu! On refuse poliment, car même ici, la pluie ne mouille que les cons.

On s'improvise un picnic dans la piaule de l'hotel ambiance falafel chic et peau de léopard.

Ici, les gens fument, partout. Dans les restos, dans les bus, dans l'hôtel, partout. C'est pas génant, ça nous rappelle même un peu la France de Giscard, mais on sent la clope et ça surprend un peu les gars. 

Jarash (mon slip) :  Excursion d'un jour, on part pour Jarash en tacos. On se trouve a environ a 30km de la Syrie ce qui est un peu flippant. 

On découvre des ruines romaines parsemées de fleurs des champs, hyper bien conservées, sous le soleil.

On se réchauffe à coup de thé à la menthe et de plats locaux, encore.

Invention de génie ! 

De retour à Amman, on découvre les quartiers de la ville très populaires, où les gens boufent dehors, tout le temps, fument, se chambrent gentiments. On marche pas mal de bornes, les gars ne se plaignent pas, le but de la journée étant de se coller le meilleur shawarma de la ville derrière la cravate. Petite déception : c'est tout petit, il se met à pleuvoir et on doit bouffer au milieu d'un rond point...

On se rattrape donc sur le dessert, dans une pâtisserie liliputienne : petite échoppe de 5m carrés où le mec démontre sa maitrise de la patisserie et du gras. On déguste donc une sorte de pâte fourrée à la semoule, étalée puis roulée et enfin frite...ca déchausse les dents directoss tellement c'est sucré et bon.

"J'te rappelle Michel, j'ai deux ptits affamés au comptoir..."

On retrouve nos fidèles compagnons de voyage. Et oui, papi et mamie nous rejoignent pour la dernière fois du voyage (ils ont du faire le plein de miles cette année grâce à nous ;-).

Changement d'hôtel: Y'a du chauffage, un sèche cheveux et même pas de moisissure, ça fait du bien! Retrouvailles au ptit dej : belle surprise pour les gars, qui sont encore dans le paté.

Lucien s'inquiète: "est-ce que papi et mamie viennent faire la visite avec nous aujourd'hui?".

Léon rebondit : "C'est quand hier, c'était demain?"... #TimeMaster. Comme on a bien aimé, on remet le couvert pour Jarash (qu'est pas naze, donc!). 

Les gilets bleus, c'est mieux!

Puis Ajloun et son chateau médiéval duquel on aperçoit la vallée du Jourdain et Israël, au loin, entre deux nuages. 

On aura bien mérité notre Kunafeh chez Abiba : pâtisserie indescriptible (quoique Google doit le faire), mais super bonne à déguster sur le trottoir. 

Visiter ce coin du monde, c'est aussi un voyage dans l'histoire des 3 grandes religions monothéistes.

On quitte Amman, direction le sud du pays. On grimpe sur le Mont Nebo d'où Dieu aurait montré la Terre Promise à Moïse.

Puis arrêt à l'Église St Georges où se trouve la plus vieille carte du monde. Pas de bol, les mecs qui ont fait des travaux s'en foutaient et ont un peu dézingué la mozaïque (déjà à l'époque ...)

Ça passionne les gars qui sont fans de carrelage.

On fait ensuite route vers un autre beau chateau, que s'apélorio Kerak. Sur la route, on cherche l'iris noire, fleur emblématique et endémique de Jordanie qui pousse uniquement en cette saison. On rentrera brocouille, car difficile à discerner dans les champs "ah oui là...ah non, c'est un sac plastoque". Tant pis pour l'iris, on continue vers le sud.

Petra, c'est loin. C'est d'ailleurs de là que vient l'expression "Petra ou Chnock". 

On traverse des paysages lunaires et on arrive à la "petite Petra" qui est "la fleur avant le jardin", d'après notre guide.

Et quel avant goût : l'ancien caravansérail est logé dans des canyons roses et sabloneux. Quelques façades sculptées dans le grès nous mettent en condition pour la suite...

Même pas d'escalator! 

Petra, petra pas? Pétra, ça se mérite. Réveil tôt, pour départ tôt. Il fait froid, les gars chaussent leurs tuques (bonnets) et mitaines (gants) : ils annoncent des "possibilités de neige". Parfait, ça nous manquait. On rentre au petit jour sur le site par un chemin caillouteux qui se transforme rapidement en canyon, le Siq ... mystique.

On s'enfonce rapidement dans ce canyon strié de différentes teintes rosées, qui serpente entre les pitons rocheux. On retient notre respiration à chaque virage en se disant qu'on va arriver sur le "Kerseh" : "le trésor", monument emblématique de Pétra, entièrement taillé dans le roc ! 

Et au détour d'un énième virage, une tour apparaît déchirée par le canyon qui ne fait que 2m de large. 

Enfin, on débouche sur une petite place sableuse. 

On est seuls.

Le temps s'arrète. 

Chair de poule. 

Moment magique. 

Même si on a vu cette image des centaines de fois, c'est à couper le souffle. 

2 dromadaires attendent les groupes de touristes qui arriveront plus tard : le site est encore endormi. 

Léon, zoologiste en herbe, qui n'a vu que des dromadaires debout demande "qui a coupé les pattes des chameaux?"

On reste s'imprégner de cette atmosphère quelques minutes pour en prendre plein les mirettes. 

Et c'est que le début : on marchera 20km et montera plus de 1200 marches entre monastères troglodytes, canyons encaissés rosâtres et escaliers escarpés. Sauf les gars qui se prennent pour "indy âne à Jones" (après 12 bornes de marche), menés par des gamins à peine plus vieux qu'eux.

Une belle randonnade, comme dit Lucien! Il y a des centaines de grottes/maisons dans tous les recoins, le paysage est un mélange entre la lune et star wars. C'est réellement époustouflant, et on a eu plutôt du bol avec le temps : à chaque averse, on était abrités. Pas de soleil (ni de neige :-( ) mais des lumières changeantes, journée inoubliable.

(Info archéologique : seul 20% du site de Pétra est fouillé et découvert...ça laisse réveur quant à ce qui est encore enfoui sous le sable et les montagnes de grès rose. On reviendra!) Fromage ou désert? Émerveillés et courbaturés, on trace la route toujours plus au sud, vers le Wadi Ram pour 2 nuits dans le désert jordanien. 

Notre camp est constitué d'une dizaine de grandes tentes de style bédoin-chic-néo-désertique, derrière un gros rocher, au milieu de rien. 

Le désert quoi.

On part exlorer le wadi (vallée, en arabe) en pickup, mais ce coup-ci, on est sur la terrasse !

Le désert est différent de ceux qu'on a vu en Oman ou Dubaï : des formations rocheuses de taille variées émergent un peu partout, érodées par des siècles de vent, pluie, glace, etc.

On dirait des amas de cire qu'une bougie géante aurait formé il y a des millions d'années.

On passe donc par des canyons impressionnants, des plaines peuplées de dromadaires, des dunes rouges, des pitons rocheux à faire frémir Catherine Destivel et même la barraque de Lawrence d'Arabie. On se croirait avec Lucky Luke, dans une dilligence moderne, les cactus et le saloon en moins.

Allez les bleus

Graffitis nabatéens (vieux donc).  

"J'rentre à pied! "

Picnic désertique. 

Au menu : sandwiches au sable. 

Lucien d'Arabie

Le sable est tantôt rouge, tantôt jaune, et à la ligne de démarcation, on se croirait dans une crème Mont-Blanc vanille caramel (en moins bon).

On arpente ces paysages lunaires pendant 2 jours sans se lasser, hebergés dans un ptit camp bedouinant dans lequel on déconne pas avec la bouffe traditionnelle : mechoui d'agneau cuit sous le sable, pain local cuit sur une plancha bombée, hummus à rouler par terre (d'où le titre). On est bien!

L'agneau, 6 pieds sous terre

La nuit réserve encore un autre spectacle : au milieu du désert, on peut observer un ciel de ouf, étoiles et constellations à perte de vue! 

Le silence uniquement interrompu par le vent frais de la plaine désertique. Laam erre, morte : Dernière étape jordanienne, la Mer Morte. Hyper salée, on y flotte, comme prévu. 

Impossible de nager sur le ventre sans avoir le cul en l'air, la sensation est marrante... 

Mais pas pour tout le monde : les gars trempent leurs jambes, et les sortent au bout de 23 secondes, hurlant comme des putois qu'on égorgerait avec du fer rouillé et brûlant : ça les pique comme un Toon dans la trempette! 

Point positif, ils contribuent au remplissement de la mer morte en pleurant à chaudes larmes. Rinçage immédiat à l'eau claire et tout rentre dans l'ordre. Nous, on teste le masque de boue ambiance Rambo 2 ou sportif de carnaval.

Ça y est, fini la Jordanie, ou presque. Le passage à la frontière Israélienne est plein de surprises : "c'est par ici, puis par là, puis revenez à ce guichet. Ah oui, faut payer une taxe de sortie. Revenez ici tamponner votre passeport. Où est votre visa? Retournez à ce guichet sur 1 pied, comptez jusqu'a 17 en verlan et revenez me voir en moonwalk..." C'est tellement un cirque (et du vol) qu'on a d'abord l'impression qu'ils veulent pas qu'on revienne. Mais vu la gentillesse des Jordaniens, on se dit finalement qu'ils ne veulent tout simplement pas qu'on parte...

On grimpe donc dans le bus pour enjamber le pont Allenby qui nous conduira au dessus du Jourdain (comme le prof de philo ou comme le métro selon les références personnelles des auteurs)... vers la terre promise!

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