top of page

Don't cry for meat Argentina

On redoutait un peu le vol Tel-Aviv, Buenos Aires : le plus long du voyage, puisque ponctué d'une "petite" escale de 20h à Addis Abeba (Ethiopie) sans sortir de l'aéroport, et d'un ptit stop à Sao Polo sans sortir de l'avion.  

Sur le papier, c'est pas alléchant, en vrai, ça n'a pas été si horrible. Après quelques heures à errer dans le maigre terminal éthiopien et à faire dormir les gars sur des fauteuils de béton, le staff a pitié de nous et nous donne accès à un "lounge" de standing éthiopien, mais qui permet aux gars de dormir un peu et manger un ptit dej, on s'en sort plutôt bien.

Après un voyage de 42 heures, on est pas fachés d'arriver dans notre beau petit penthouse de Palermo, idéalement situé entre une boucherie et une brasserie artisanale. Buenos Aires : Pour 1 ptit Palermo, on ferait n'importe quoi. Ici, le voyage prend une autre tournure. On se fait à bouffer, on parle la langue du pays, tout semble plus simple et plus facile. Léon, habitué à galérer un peu lors des repas demande même si "c'est du poivre sur ma tomate ou des saletés?"

La ville : On loge dans Palermo, quartier en mutation plutôt bobo, sympa : ptits restos, parcs pour enfants, micro-brasseries innombrables, streetart, boucheries, boulangeries, c'est Disneyland pour nous. On est bien conscients que c'est pas "la vraie Argentine", mais on se pose un peu et ça fait du bien après 10 mois de vadrouille plus ou moins roots. On y restera 2 semaines.

Buenos Aires, c'est immense, on alterne visites et exploration des parcs pour enfants du quartier...dans le désordre :

- Le joli cimetière de Recoletta, ambiance baroque, père Lachaisesque, on évita pas la tombe d'Evita.

- La brocante et le marché de San Telmo, mais surtout ses empanadas de maboules

- Les environs du stade et le caminito de la boca.

- La chasse au trésor pour enfants dans le beau jardin botanique.

- La chasse aux oeufs de Pâques la plus brochafoin de l'année, mais on gagne quand même des bonbecs et des tours de manège.

- La ville de Tigre, mélange de Floride et de Québec : des canaux aux eaux marronasses bordés de belles baraques, entourées de forêts verdoyantes et de ptits restos au bord de l'eau, une excursion sympa. Léon se demande d'ailleurs comment sèche l'eau quand elle est mouillée.

- Les retrouvailles avec Jay, pote d'école d'Élo et sa belle petite famille (qui nous initient à l'art du maté) 

Le fameux tango Argentin

- Le musée des enfants pour l'anniv de Lucien. Prenez un hangard, mettez-y un faux Mc Do, faux supermarché, fausse banque, et des véhicules à conduire, etc. collez-y 200 enfants et vous avez un paradis pour enfants et un enfer pour parents :-) Les gars en parlent encore!

Les gens : Les porteños sont hyper gentils, sourient tout le temps et sont sympas avec les gars. Même si la vie est pas toujours facile ici (inflation/prix/instabilité, etc) personne ne se plaint. On nous a expliqué que la "buena onda" était la façon d'être des argentins, en gros, "ça pourrait être pire alors soyons heureux de ce qu'on a" (Un peu comme les gilets jaunes :)

La météo : En 2 semaines, on a eu 3 saisons à Buenos Aires, de super journées d'été, soleil nous chauffant la couenne. Des journées printanières fraîches mais agréables. Et quelques jours pluvieux et gris d'automne... Il semble qu'on ait eu du bol quand même car on a passé la majeure partie du temps en T-shirts. 

La bouffe : Alors là, on n'a pas été déçus non plus. On s'est gavés d'empanadas, de super super bonne viande à la plancha, de pizzas et pâtes fraîches (influence ritale), du rouge agréable, d'excellentes bières artisanales et de bons légumes non frits. On va prendre 12 kilos en Argentine, c'est certain.

Le fric : Malgré son nom, l'Argentine n'est pas un pays simple pour se procurer de l'argent. Les files d'attentes devant les banques font plusieurs blocs et durent des heures, les guichets sont régulièrement vides et il est impossible de retirer plus de 200€ à chaque fois (et à grands frais). C'est surprenant et on se dit que c'est pas facile tous les jours pour les argentins.

La langue : Là, c'est aussi un énorme changement. Fini l'anglais approximatif avec des gens dont ça n'est pas la langue, qu'on pratique depuis 10 mois. Place à l'espagnol, certes, un peu rouillé, mais qui nous fait tellement plaisir à reparler. Au début, on a un peu du mal avec la "chave de la puerta" ou "como te chamas"...mais on s'y fait très rapidement, on kiffe. Bref, on a adoré la ville, se poser dans cette ambiance relax, pour se requinquer un peu, et partir explorer la " vraie Argentine" et le Nord Ouest, diection Salta, en avion, car le bus était tout simplement plus cher (c'était le projet initial) Salta : Pas de bol : grève nationale, avion annulé puis devancé et repoussé puis en retard...Élo se fait d'ailleurs interviewer par la télé locale à ce sujet. 

On y arrive finalement et l'aventure reprend à Salta...ou saleté comme dit Léon, qui se rebelle et nous dit : "ca serait bien si vous étiez invisibles, on pourrait faire ce qu'on veut!" Qu'il est mignooooon.

On décide de louer une bagnole pour se déplacer dans les environs. Le mec se pointe avec notre caisse "upgradée catégoria 3" : une vieille chevrolet bien pourrav. On est heureux de l'upgrade en se disant qu'on se fout un peu de nous mais Luciano, le loueur, est sympa.

On taille la route vers le sud, direction Cachi. En ville, les carrefours n'ont ni stop, ni feux, ni paneaux...un vrai bordel, qui se passe plutôt bien. On longe des rivières dans une végétation luxuriante et les paysages changent tous les 40 km environ. La route est canon, et on n'a encore rien vu. 

On commence à monter doucement, les lacets et les arbres disparaissent au profit de grandes prairies vertes. On longe le dos d'un géant endormi il y a des milliers d'années sur lequel pousse une herbe vert pomme. On le grimpe doucement jusqu'à son sommet à 3400m, lieu idéal pour un picnic au dessus des nuages. 

On n'a pas acheté de feuilles de coca dans la vallée, mais le soroche, le mal des montagnes, nous laisse tranquille. La descente est paisible et, passé le col, le paysage change radicalement : fini les virages, la plaine s'offre à nous. Ce fameux altiplano semble infini, coupé en deux par la ruta Tintin, que nous chevauchons.

On choisit de bifurquer par le doublement bien nommé "camino de las colores". D'abord, c'est un chemin : graviers, terre et cailloux, et c'est coloré : rouge, vert, jaune : un vrai drapeau jamaiquain. 

Et surtout, on voit des milliers de cactus candélabre. Le cactus de dessin animé quoi, celui de Lucky Luke. Partout, partout. Des gros, petits, grands, larges, à 3 bras, à12 branches, etc... à perte de vue. On dirait des gens qui nous saluent, ou les grosses mains du géant vert qui nous ferait un doigt d'honneur. 

Vraiment hallucinant ces cardones (nom local), ou Captus, comme les appelle Léon. Dutronc avait raison, le monde entier est un captus. Cachi On débouche ensuite sur la mythique ruta 40, qui relie le nord de l'Argentine à la Patagonie. On s'attendait un peu à une route ambiance autoroute 40 au Québec, avec quelques nids de poule mais un peu goudronnée. Eh bien pas du tout : c'est une vieille piste poussiéreuse dégueulasse et déglinguée, et on y roule à 40km/h max (c'est peut-être pour ça d'ailleurs qu'elle s'appelle la 40). 

On est bien rodés avec les pistes omanaises, mais on est plus habitués à les arpenter en Toyota fortuner qu'en Fiat Uno. On arrive quand même à Cachi, minuscule pueblo qui semble figé dans le temps : une église, une place centrale et quelques restos, un magasin et du soleil qui nous éclaire pour l'apéro au pied des montagnes. 

On retrouve un peu le Pérou qu'on avait visité en 2009 : les gens ici ont un profil Andin (comme leurs chaussures) et on se sent loin loin de l'Argentine de Buenos Aires. 

La ville est propice aux rencontres : Élo taille le bout de gras avec une fillette de 9 ans très curieuse et on rencontre une famille d'instit' francais qui vivent a Buenos Aires avec leurs 2 jumelles (comme nous ;-)) et on passe la soirée ensemble. 

Humahuaca Reprise de la ruta 40, toujours aussi défoncée, y a pas de raison. On laisse les montagnes aux sommets enneigés dans le rétro. On traverse encore des paysages différents, on longe une rivière dans une plaine verte, des gauchos (pas comme Cohn Bendit) chevauchent dans les champs, c'est magique.

On traverse des canyons qui ressemblent à la vallée de la mort avec des monticules rouges et au loin, des montagnes blanches et vertes qui déchirent un ciel bleu bleu bleu. La route est non seulement déglinguée, mais aussi et surtout poussiéreuse. Nouveau réflexe de conduite : 30 secondes avant de croiser un autre char, coup de manivelle énergique pour fermer les vitres manuelles, couic couic couic...et on les rouvre ensuite. Cela ne nous empêchera pas de retrouver cette poussière rouge partout dans nos sacs, même bien enfermés dans le coffre. On déboule dans le micro village d'Angastaco, 2000 âmes, bordé de vignobles à flanc de montagnes. On frappe aux portes pour trouver un toit pour la nuit et on tombe sur Sergio : bonhomme sympathique qui nous hebergera pour la nuit. Sa maison est la dernière du village, accotée à une chapelle, elle même accotée à une coline. Les piments sèchent dans le jardin, les chèvres boivent dans la rivière. 

Encore une fois, on se sent hyper bien, c'est calmissime et superbe, les gens sont gentils, on glandouille les pieds dans la rivière, et on croise une énorme truite saumonnée! 

Le soir, après un repas léger, la nuit dans notre finca perdue dans la pampa nous réserve une autre surprise : le ciel étoilé. Indescriptible de beauté. On a vu quelques ciels épargnés de pollution visuelle depuis le début du voyage, mais celui de ce soir là nous fait oublier tous les autres. La voie lactée comme si on se baffrait de Milky way, des milliards d'étoiles et de constellations : il n'y a presque pas de noir dans ce ciel étoilé. La journée de la loose vers Cafayate (prononcer cafachaté) Drame ! On a oublié Moutmout!!! Mais apres 50km de piste nidepoulée...on console Lucien et on se dit que beaucoup de gens font la même route que nous, moutmout trouvera bien le moyen de nous rejoindre en stop!

Mais c'est pas tout, après avoir traversé la somptueuse quebrada de las flechas, d'autres paysages lunaires, et visité San Carlos pour le lunch, on se rend compte qu'on a oublié notre ptit sac a dos sur un banc de la place du village : quelle bande de couillons!

Petit moment Samy Nacéri: frein à main, dérapage, demi tour souple et sportif pour retourner au village (qui doit compter 1000 âmes) : pas de sac! On fait le tour des jeunes de la place, des restaurateurs qui sont pas loin, on colle une affiche, ptite visite à la police locale, et même le bureau de la mairie qui va faire une annonce à la radio locale. On est à 2 doigts de faire appel au GIGN et de mettre en place un plan ORSEC. On verra ce que ça donne (pas de suspens inutile, on ne le reverra pas, adieu lunettes de soleil, casquette et surtout sterilisateur d'eau) On arrive quand même à Cafayate après une autre route canon. Mais on n'allait pas finir cette journée ainsi : on bouffera notre premier repas dégueulasse du continent (avec de la panse de vache...on l'a un peu cherché). Une journée à oublier partiellement, ça fait une histoire à raconter à l'apéro. Rien à voir, mais si quelqu'un se demande ce que sont devenues les Renault 14 (R14 pour les intimes), et les Peugeot 504, elles sont toutes dans la pampa, pour une retraite paisible à l'ombre des captus. Cafayate, c'est une région de vignobles : coteaux plantés de vignes à perte de vue entre les montagnes et les rivières, sous un ciel azur. L'endroit idéal pour se poser un peu.

"Cours Forest, cours!"

Et pour couronner le tout, ils font aussi de bons fromages de chèvre. On se tape donc des dégust' de fromton à la ferme dans un cadre idilique! Lucien goute un gouda :

"J'ADORE le Boudha..."

un reste du périple asiatique.

On visite aussi des vignobles et des bodegas pour tester le matos local : un bon Torrontes, (blanc sec) et un Bonarda (rouge) pas dégueu chez Nanni. On se met dand le bain tranquillement. 

D'autant plus qu'on rencontre un couple sympa à l'hotel, qui fait le tour de l'amérique du Sud en vélo, ils sont fous (c'est pas la belgique quoi...). Pauline est de Paris et Fanch de Brest, on a donc des points commums et l'apéro s'étire. Une des belles rencontres du voyage! 

On soutien la kermesse locale en achetant les empanadas d'une ptite famille. 

Cafayate est propice aux rencontres puisqu'on rencontre aussi une famille de tourdumondistes lyonnais, avec leurs 2 filles : ça clique tout de suite et on se quitte plus pour 2 jours (eh oui, nos rencontres sont ephémères). Les enfants s'éclatent ensemble pendant des plombes à la riviere et on visite la vallée de las Quebradas ensemble. 

Ça sera une autre séparation difficile pour Lucien qui pleurera à chaudes larmes, sans Moutmout pour se consoler. On décide de noyer son chagrin en allant prendre l'apéro dans le vignoble de la maison Piattelli. Les paysages sont sublimes, vignes aux couleurs d'automne, soleil doux, vue sur le domaine et la région, et toujours ces captus émeraude qui nous saluent.

Chacun sa boutanche

Autre dégustation, autres sensations. Le blanc (torrontes) sent le pamplemousse mais est super sec, tant mieux. Le rouge (Malbec) est très tannique mais droit dans son slip. Une bonne adresse !

Et on terminera la journée en fanfare pour la fête de Pauline : ils ont dévalisé une boucherie et ont acheté 47 kilos de barbaque. Antoine se colle aux manettes du barbeuk argentin... un rêve d'enfance! (Avec le petit challenge de faire prendre 5kg de charbon de bois sur un barbecue qui se résume a une table en brique...challenge accepted).

Viande parfaite, nouveaux amis, super pinard et bières locales. Belle soirée sous les étoiles, merci Fanch et Pauline, on se revoit a Brest! (Et on fera des can stove hein) Tilcara Le road trip se poursuit, cap au Nord vers Tilcara, commencement des Andes. La route, une fois n'est pas coutume, est splendide (et un peu longue pour le coup). On passe par toutes les couleurs, du blanc au rouge, en passant par le vert...et toutes les végétations : de la pampa aride aux vallées verdoyantes, puis aux forêts tropicales (on se rapproche du tropique du capricorne), et des millions de captus, encore, toujours, on s'en lasse pas.

 Quand on dit aux gars qu'avant il y avait la mer ici, Léon demande du tac au tac : "Alors les montagnes étaient mouillées?" Les heures de route sont d'ailleurs toujours mises à profit par les gars pour se poser des questions métaphysiques : "Papa comment tu fais pour appuyer sur les 3 pédales alors que t'as que 2 pieds?" - Léon "Papa tu peux lacher les 2 mains, les 2 pieds et fermer les yeux s'te plait?" - Lucien

De prime abord, Tilcara ne nous plait pas trop, très touristique par rapport à ce qu'on a vu pour le moment. Mais comme tous les villages, la déco des maisons, bars, église, est à base de bois de captus ; joli bois clair parsemé de trous inégaux : vraiment très beau. D'ailleurs, on savait pas qu'il y avait du bois dans les captus (ne faites pas les malins, vous non plus) On profite de la localisation pour explorer les environs, notamment el Hornocal qui culmine à 4350m d'altitude. Les mecs nous disent qu'il faut un 4x4 pour monter mais ça semble jouable en fiat panda alors on se lance. La route est encore incroyable. 

On traverse le tropique du capricorne sans encombre : même pas une ligne au sol, rien, quedalle. 

Puis ça commence à grimper : piste défoncée mais acceptable. On met en pratique l'expérience de plusieurs pays : le rouler à gauche (quand la piste est meilleure) de l'Indo, l'évitage de cailloux et bosses quand y a pas de route d'Oman... on y arrive finalement et on découvre bien la montagne aux 14 couleurs, le souffle un peu court.

Spectacle superbe, quoiqu' amoindri pour le daltonien du couple (tiens une montagne noire et blanc)! On se fait aussi le cerro de la cruz, ptit sommet du village qui surplombe le "Macchu Pichu Argentin" (le seul point commun étant les cailloux). 

La vue est canon, encerclé de ses milliers de captus candelabres, ça vallait l'ascencion caillouteuse (les gars se sont d'ailleurs fait applaudir au sommet) 

Routes de dingues, encore, vers les Salinas Grandes où les gars jouent au foot sur l'altiplano blanc.

On est ravis d'avoir paumé lunettes et casquettes y a 3 jours. Timing parfait.

"- C'est blanc car avant y avait la mer ici, et qu'est ce qu'il y a dans la mer? - Du sucre !" Crie Léon, océanographe de génie. (Oui, on sait, ce sel ne vient pas de la mer mais de l'activité sismique...)

La route pour y mener serpente en doux lacets entre montagnes colorées (spécialité de la région), plateaux peuplés de captus et plaines où paissent des vigognes sauvages.

Après quelques jours dans ce nord formidable, on retourne vers salta pour se poser quelques jours. Et on s'arrête manger du lama... c'est bon Serge.

Salta La ville n'est pas très grande, pas exceptionnelle, mais offre quelques balades, notamment l'ascencion du Cerro San Bernardo qui domine la ville, 1090 marches dans la forêt.

 C'est une belle montagne verte qui surplombe la ville, avec une statue en bas et une croix en haut, on se croirait presque à Montréal (avec un funiculaire en plus, mais on monte à pieds nous). Léon nous demande d'ailleurs s'il y a des dromadaires sur le Mont-Royal...On sait plus, on verra bien. Autre différence avec notre montagne, y a un chemin de croix avec des niches toutes les 100 marches environ, et après avoir (ré)-expliqué une partie de l'histoire de Jésus à Lucien, il nous dit "Ah bon Jésus est tombé que 3 fois. Il était pas si maladroit que ca". Il a pas tord.

Les gars marchent les 10km sans broncher, et on se récompense avec un tour de barque ambiance Gérard Daboville dans le parc du bas.

On retrouve aussi MoutMout, qui nous a rejoint en stop!

On se balade donc en ville, de parc en parc pour enfants, le tout entrecoupée d'empanadas.

Léon a un nouveau passe temps : marcher à cloche pied. C'est sympa mais ça nous ralentit un chouillat dans nos balades...cela dit, on n'est pas pressés. L'Argentine, c'est aussi des expériences culinaires: Léon dit à Lucien : " trempe ta pomme dans le chimichuri pour voir" (sauce pimentée) Et Lucien nous demande quand on va faire une quiche aux poireaux? Effectivement, on n'a pas vu 1 poireau en 11 mois. Et bien sur, on teste la fameuse parilla (prononcer "paricha") : tout une expérience. Les mecs t'apportent une sorte de mini barbecue avec une douzaine de morceaux de viande différents, le tout bien brûlant et crépitant, tenu au chaud par les braises. Normalement, c'est pour deux...mais 2 argentins c'est comme 4 québécois. 

On en vient quand même à bout, sauf des tripes de boeuf qu'on trouve un peu trop caoutchouteuses et qui iront nourrir le clébard de la patronne, Mme Félipé. Comme on a pas mal de temps (et plus de rasoirs), Antoine va se faire toiletter chez le coiffeur. Le mec, un vieil argentin sympatique, fait barbe-cheveux-doigtsquisententlagitanemaïs en 7 minutes chrono : simple, efficace et sympa.

Il nous claque la bise en partant, après nous avoir parlé de son idole : Platoche, sans même mentionner Messi. On ne pouvait quitter Salta sans aller au musée historique de haute montagne, pas tant pour voir des piolets de 1975 que pour voir les fameuses momies d'enfants sacrées. Des momies incas, retrouvées en 1999, congelées comme des croustibat du captain bigleu, en super état de conservation (un tout petit peu ratatinées). 

(Photos interdites)

On les voit de très près, dans leur petit congélo, assez impressionnant. On explique le tout aux gars qui trouvent ça intéressant, mais ont un peu de mal avec la notion de sacrifice humain... "papa, pourquoi ils tuaient des enfants"? On médite là dessus en partant pour Iguazu. Puerto guazu : Notre biplan se pose sur le tarmac d'un aéroport de poche, 2 pistes, pas d'avions au sol, en plein milieu de la jungle. La table est mise. Avant l'arrivée au parc des chutes, on prend un bus qui traverse une épaisse forêt tropicale, avec des panneaux annonçant la traversée d'animaux sauvages tous les 100m (tapirs, jaguars, singes, etc.). C'est vert, c'est chaud, c'est humide : ambiance Jurassic park! On déambule pendant 4 heures sur des passerelles, tantôt en bas des chutes, tantôt en haut, on monte des escaliers entourés de lianes, des arcs-en-ciel apparaissent devant nous et on croise des coatis pas trop sauvages. Des coa-Quoi? Des coatis ("Coatifs" pour Léon le linguiste) : animal étrange, mélange entre un tapir et un raton laveur. 

Marrant, mais faut pas laisser trainer son casse-dalle et ça tombe bien, c'est pas le genre de la maison. 

On est encore une fois presque seuls. La vue des chutes est impressionnante, on se fait mouilloter de temps en temps, superbe balade.

Yann Arthus Bertrempé!

Chacun son sombrero

Après avoir exploré tous les sentiers classiques, on prend le ptit train de la jungle qui nous amène plus profond dans la forêt, mais surtout, à une passerelle qui traverse la rivière jusqu'à la bien nommée "garganta del diablo". 

On en prend plein la gueule : de l'eau, du vent, du bruit, des images incroyables.

La rivière semble s'effondrer d'un coup, tombe à pic dans un bouillon duquel on ne voit rien si ça n'est les milliards d'embruns qui viennent s'écraser sur nos faces. 

Ajoutez à ça un vacarme de tous les diables (le terme chutes d'ailleurs est très mal choisit !), endroit hostile au milieu de la jungle équatoriale, dans des eaux marrons : la gorge du diable! On croise des centaines de papillons de toutes les couleurs, des coatis voleurs de chips, des jolis oiseaux (tonton Daniel, on compte sur toi pour les identifier) des tortues et une énorme araignée (on compte sur personne pour l'identifier, on veut pas savoir ce que c'est, ni jamais en re-croiser).

En résumé : 11km de très beaux sentiers dans la jungle, et des cascades à faire pâlir Rémi Julienne. Foz do Iguazu - Brazil : Les chutes, c'est tellement bien qu'on en redemande (une rechute en quelque sorte). Direction le Brésil pour les voir sous un autre angle. Le passage de la frontière est impressionnant de simplicité. Le côté brésilien est plus accessible, mais c'est samedi, alors y a un peu plus de monde. Et on comprend pourquoi. Le paysage est différent, hyper impressionnant. On peut aller au coeur des chutes pour se faire tremper le cibouleau au son du grondement assourdissant.

Pire qu 'au Conquet un jour de gros temps. 

Les photos parlent d'elle même, mais comme souvent, ne rendent pas honneur à la splendeur du site. On se sent tout petits face à cette nature surpuissante. On passe vite fait dans le parc aux oiseaux : réserve ornithologique dans laquelle ils sauvent des oiseaux en voie d'extinction : toucans superbes, perroquets multicolores et flamans roses unijambistes... c'est beau mais ça casse pas 3 pates à un ibis.

Léon poursuit ses réflexions existentielles et nous demande s'il pourra changer de nom quand il sera grand car il veut s'appeler "Creuil..." pourquoi pas. On passe notre dernière journée à Buenos Aires à planifier un peu la suite des choses, manger nos derniers empanadas et surtout, surtout, se taper la cloche dans un resto de parilla avec des énorme morceaux de barbaque de 800g, et une ptite boutanche de malbec pour cloturer notre escapade argentine en beauté. 

On a adoré ce pays latino à l'ambiance agréable, et les belles rencontres faites sur la route!

L'aventure se poursuit au Nord, en Colombie.

Dans l'avion, Léon demande ce que c'est ce bouton cactus...

Le mystère demeure...

bottom of page