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¡ Colombia, con mucho gusto !

Nous voilà dans la dernière ligne droite, ultime pays que nous allons découvrir en famille.

La Colombie, c'est comme le cheveu dans la soupe ou plutôt la cerise sur le gâteau. Elle ne faisait pas partie de l'itinéraire initial. Nous devions finir au Nicaragua, mais les instabilités politiques et les avertissements du ministère des affaires étrangères nous ont fait changer nos plans (security first). Qu'est-ce qui est dans le même coin, sur la route entre l'Amérique du Sud et Montréal et qui a l'air cool? La Colombie est assez vite sortie du lot des pays de l'Amérique latine à visiter. Oubliez les FARC, Ingrid Betancourt ou le trafic des narcos-traficants même si mamie nous prévient 2 jours avant d'y arriver "qu'il y a du rouge sur la carte hein les enfants" ? !

Les risques semblent avoir beaucoup diminué et, avec nos dégaines de baroudeurs en guenilles, on pense qu'on n'attirera pas trop les truands.

On est parti pour un mois plutôt tranquille, aucune réservations, l'aventure mais pas l'ambition d'en faire trop non plus. On compte se poser dans 4 ou 5 spots et bien profiter de la dulce (de leche) vida sans se mettre de pression niveau visites. Bref en mode ... Des-pa-ci-to ... oups, vous allez nous haïr quelques heures...

Notre état d'esprit à un mois de boucler la boucle? Il diffère d'un membre de la famille à l'autre. Léon, qui aura passé un quart de sa vie en vadrouille, n'a plus qu'une idée abstraite de la vie montréalaise mais il se plaint de plus en plus de ses parents (chiants) et aspire à plus de liberté (qu'il sait pouvoir retrouver avec les grand-parents cet été).

Lucien, qui a une meilleure notion du temps, tient un décompte des jours avant le retour. Il a reçu des messages sympa de ses copains de garderie qui l'attendent à Montréal et a hâte de les retrouver.

Élo est psychologiquement prête au retour à la maison. C'est comme après un congé maternité, avoir une date prépare mentalement au retour. Elle est impatiente de retrouver le confort de la maison, sans salle de bain partagée, avec des crochets pour suspendre les affaires, des petits plaisirs très simples. Elle a hâte de retrouver des habitudes de vie plus saine, faire du sport, manger équilibré et prendre un peu soin d'elle. Et bien sur, revoir les proches et se retrouver elle-même après un an en huit clos à 4. Ah oui et puis accessoirement se lancer dans une nouvelle aventure professionnelle, trouver une job quoi !

Antoine, lui, a déjà son burlingue qui l'attend ce qui est très confortable. Mais ce qu'il appréhende le plus est de retrouver ses pantoufles et que cette année extraordinaire soit vite oubliée avec la reprise d'une routine déjà connue. Il souhaite profiter de chaque moment qu'il reste du voyage et ne supporte pas d'entendre un compte à rebours avant le retour.

Alors profitons!

On ne passe qu'une courte nuit à Bogota et on prend un bus tôt le premier matin en direction d'Armenia. Environ 250 kilomètres prévus en 7h. Le bus est confortable, ya même le wifi et on a bien sûr droit au film d'action mega violent avec le volume à fond.

On se rend vite compte qu'il va nous falloir un peu de temps pour bien comprendre et se faire comprendre, l'accent est différent de Buenos Aires et pour l'instant on ne capte rien. Mais les gens sont plutôt gentils et répètent quand on leur demande, mais ça n'est pas plus clair pour autant.

Salento est un petit village perché en altitude, entouré de montagnes vertes et touffues. Notre hostal a une vue bien sympathique.

En plein coeur de la région du café, le climat tropical chaud et humide est propice à la culture de ce nectar. On est pas mal écoeurés du café en poudre, alors on a le grand espoir de pouvoir se délecter d'un bon vrai kahwa. Ici c'est le tinto (à ne pas confondre avec le vin rouge en Espagne). Et ils en boivent à toute heure du jour. Ils sont étonnés quand on refuse poliment un tinto à 23h...

On part à pied par un chemin qui descend dans la vallée en passant par quelques fincas, des exploitations de café. On vise une petite finca bio à environ 5 km en descendant. C'est une joli balade au milieu des plants de café et des plantes tropicales, avec des points de vue sympa.

On fait la visite de l'exploitation en jouant le jeu et on a ramassé au moins 8 grains rouges. On triche un peu pour la séance photo...

C'est intéressant de connaître les techniques naturelles de récolte, d'engrais a base de peaux de bananes et de savoir comment ils se passent de pesticides. On goûte et c'est pas mal.

On avait prévu de remonter au village en Jeep. C'est le taxi collectif du coin, et on en a vu plein passer, les gars sont en feu a l'idée de monter dans un 4X4 déglingué... Oui mais voilà, quand c'est le moment d'en voir une passer, rien pendant une demi-heure. Et là c'est le moment où on hésite à y aller à pied au risque d'en voir une passer quelques mètres plus loin. Allez hop on se décide, on remonte à pied, d'un air décidé devant tous les touristes qui attendent aussi. Ça n'a pas loupé, ils ont fini par nous doubler mais on est assez fiers des gars qui ont parcouru plus de 10 bornes, presque sans broncher. En voyant passer des gens à cheval, Léon demande quand même s'il peut prendre un veau pour rentrer. Bah oui le cheval est trop grand pour lui!

On se rattrape le lendemain, les gars sont fous, on va finalement la prendre cette jeep.

Une demi-heure de route pour rejoindre le petit village de Filandia. Considérée comme la petite soeur de Salento en plus authentique...comprendre moins touristique, Filandia ressemble comme deux gouttes d'eau à sa grande soeur. Elle nous semble tout autant touristique et ne nous charme pas plus que ça à notre arrivée sous la pluie. L'avantage de cette petite ville coloniale c'est que les trottoirs sont abrités grâce aux balcons des bâtisses (et il pleut comme vache qui pisse (et ça rime))

On fait un petit tour en 3 minutes chrono, on se met à l'abri dans l'église un bon 20 minutes et on repère notre resto pour le lunch que nous avions spotté avant. Et ben on n'a pas regretté notre passage à Filandia après avoir savouré notre repas chez helena, de la bonne cuisine à base de produits locaux.

Le soleil en sortant nous permet de mieux apprécier l'architecture del pueblo.

Réveil matinal le lendemain sous le soleil, on reprend une jeep qui nous amène dans la vallée de Cocora. Antoine fait comme les locaux, il reste debout sur le marche-pied pour les 20 bornes qui nous séparent du début de la rando... et il est content ce couillon.

La randonnée dans la vallée fait une boucle qui commence par un petit chemin qui longe la rivière. C'est la plus belle journée de la semaine, on a un beau ciel bleu mais aussi de la belle boue sur le chemin.

Puis on s'enfonce dans la jungle, terrible jungle, toujours en remontant la rivière vers la cascade.

Les gars sont en pleine forme. Lucien crapahute, sautille entre les flaques de roche en roche.

On traverse des ponts en bois vermoulu, qui tiennent par quelques cordes bien pourraves. Élo n'est pas super à l'aise, ce qui fait bien rire les garçons. Alors, au 3e pont, Antoine s'est positionné au bout pour prendre la photo et Léon s'élance seul, sur de lui. Élo lui crie de s'arrêter, ça le fait marrer, il continue de plus belle. Élo panique et essaie de le rattraper, ce qui le fait accélérer. Antoine lui hurle de stopper, Léon glousse de plus belle. Élo finit par lui attraper la main et tente de lui expliquer qu'il faut faire attention, le pont est glissant, les planches en mauvais état et irrégulières. Léon rit toujours, le bruit de la cascade couvre les mots de maman, il repart, confiant... Et deux pas plus loin, plouf! Il tombe entre deux planches. Heureusement il se retient aux cordons et Élo le rattrape par un bras, c'était moins une pour voir Léon faire le saumon ou plutôt la truite et remonter le cours d'eau. Il se prend un savon, essuie un torrent de réprimandes, mais on laisse couler, de l'eau a coulé sous les ponts. Un moment hilarant, a postériori qui aurait simplement pu couter ses 2 jambes au petit Léon, il aurait eu l'air moins cool

4 secondes avant la ch.ûte

On continue et après 2 heures de marche, Léon menace: "Papa, si on n'est pas à la moitié du chemin dans 3 minutes, je m'arrête ici!". À mi-chemin ça monte raide en pleine jungle.

coup de bol pour nous, on est bien a la moitié de la rando. Des panneaux pas rassurants jalonnent le parcours, on pense voir des empreintes de grosses bêtes mais on retrouve la civilisation ( et des colibris) au sommet.

On n'a plus qu'à redescendre un chemin bien balisé vers la verte vallée au milieu des palmiers de cire que survolent des condors majestueux. C'est un paysage magique pas facile à photographier, ils sont immenses.

À l'arrivée, on a un bon petit creux qu'on comble avec des arepas de maïs au fromage, une obleas au dulce de leche et le café avec vue.

On finit cette journée sportive en compagnie d'une famille québécoise rencontrée pendant le trek.

Niveau bouffe, la Colombie n'est pas le royaume des gourmets mais ça nous convient. Ok les arepas, des galettes de farine de maïs n'ont aucun goût, ni d'ailleurs le fromage, ou quesito qu'ils mettent dessus. Mais les plats végétariens sont bien mis en avant et savoureux la plupart du temps, ça change de l'Argentine (au grand désespoir d'Antoine). Heureusement qu'ils ont inventé la bandeja paisa pour la dose de protéines.

On se gave de fruits exotiques délicieux et de leur jus frais pressé qui ne seront plus qu'un doux souvenir de retour au Québec.

On quitte Salento pour aller à Jardin, petite escale sur le trajet vers Medellin. Punaise elle se mérite l'escale jardinière ! Après 4 heures de minibus à la conduite souple et sportive alors qu'on est sur des petites routes de montagne défoncées, Lucien a le coeur au bord des lèvres, expression poétique pour dire joliment qu'il est prêt à degobiller ses paupiettes de veau. Léon est au bord de la crise de nerf: "Papa, tu conduis beaucoup mieux que le chauffeur". On évite 3 heures d'attente avant un deuxième bus de 3 heures en prenant une jeep avec d'autres touristes. On ne regrettera pas la jeep vu que les 60 derniers kilomètres se font sur une sorte de piste de cailloux, de trous, de gadoue. On est secoué comme pendant une session de power plate de deux heures et demi. Mais on y arrive, à l'heure où on était supposé prendre notre bus. Ce qui nous permet de profiter de l'après-midi en découvrant la petite ville de Jardin.

Enclavée au coeur de montagnes vertes, couvertes de bananiers, la bourgade, composée de mignonnes maisons colorées avec balcons en bois, se concentre autour de la place centrale dominée par l'imposante église.

On est samedi, c'est grosse ambiance sur la place avec la fête de l'école, musique et spectacle de danse, petits stands appétissants, groupe de femmes qui prennent un bon goûter et d'hommes qui en sont déjà à la moitié de la bouteille de rhum à 16h et chantent joyeusement. C'est bon enfant, on sent qu'on va être bien pour les 2 prochains jours.

La recherche d'un resto pour le diner / souper est bizarre. Il n'y a pas beaucoup de salles de restaurant ouvertes. On s'est rendu compte que les colombiens se prennent un gros goûter en fin d'aprem à base de chocolat chaud et de fromage (pourquoi pas), où d'un café avec quelques viennoiseries. Donc le repas du soir n'est pas le priorité. Par contre, si on ne voit pas beaucoup de resto, on passe devant des tonnes de "bars", ambiance saloon / karaoké mais ce qui nous étonne c'est qu'ils ne sont pas éclairés, c'est tout noir dedans. Certains s'y rendent à cheval, comme dans Lucky Luke.

Le lendemain, on part faire le chemin de croix du coin, la petite promenade pour atteindre le Cristo, la statue du Christ qui domine la ville.

On passe devant le resto végétarien qu'un couple rencontré à Salento nous avait vivement conseillé. 10h30, il est un peu tôt pour le lunch mais ça nous donne une bonne motivation pour faire la boucle d'un bon pas. On pense prendre le bon chemin, un sentier qui grimpe bien, quand on se retrouve sur une piste bien trop gadoueuse. Mais c'est un bon raccourci, on arrive vite à la statue, en faisant splosh splosh. La vue est pas mal et le jus de lulo désaltère bien nos athlètes. On redescend par le bon chemin, un peu plus long mais plus sur. On croise quelques cavaliers et des tuk-tuks!

On arrive enfin au resto, l'estomac dans l'étalon (comme les cavaliers locaux) et on se régale d'hamburgers végétariens accompagnés de bananes frites et de hash potatoes fourrées à tout ce qui est bon ici: haricots rouges, banane, maïs, avocat y queso.

On se sent si bien à Jardin qu'on prolonge d'une journée notre séjour.

Au bout de la rue de notre hostal se trouve la garucha: la gare du téléphérique super old school. Il mène à l'autre versant de la montagne, vers un "quartier" un peu excentré de Jardin (enfin 4 ou 5 baraques quoi). Ce serait un habitant dudit quartier qui aurait fait construire l'engin pour se rendre plus facilement sur la place du village. Parfait pour les adeptes de sensations fortes que nous sommes. La cabine minuscule balance pas mal, c'est assez rigolo. Ambiance boite d'alumettes suspendue au dessus des bananiers

D'en haut on peut redescendre au village par un petit chemin passant par des cascades et des piscines naturelles, bien rafraîchissant !

Les gars ont, encore une fois, beaucoup de succès. Dans les rues, à leur passage, les "qué lindos ! " fusent. En les voyant manger des salades ou des légumes, les locaux s'étonnent, n'en croient pas leurs yeux. Ici, on ne peut pas faire avaler de légumes ou fruits aux enfants paraît-il. C'est triste, surtout avec toutes les bonnes choses qui poussent en Colombie.

On quitte la région montagneuse du café pour nous rendre à Medellin.

Le premier soir, on est invité à souper chez Marine, une bretonne expatriée. Et ben on s'est bien fait plaisir, certes pas très local mais quel régal : foie gras, raclette, fondue, bon vin et desserts bretons... Muchas gracias Marine !!!

On part à la découverte de notre quartier, El Poblado qui a l'air bien fancy mais aussi très vert.. C'est hyper branchouille, ça grouille de petits resto, bars, cafés à la déco à la mode. Mais c'est aussi très vert avec des spots de jungle touffue, rivière qui dévale au milieu de deux rues. On repère le parc pour enfant le plus proche. On n'est pas dans les mêmes niveaux que les parcs argentins mais ça fera l'affaire pour les quelques jours ici.

Petite déconvenue à l'heure de l'apéro. On devait retrouver Marine dans le bistro emblématique du coin mais on s'est fait refoulé. Non ce n'est pas à cause de nos guenilles ni de notre odeur de poneys mal peignés mais ici... Pas d'enfants dans les bars, bouh !!

pas grave.

On est vraiment en slow travel, autrement dit on glande pas mal, on a même sorti les jeux de cartes, un fait rare depuis le début du voyage. Preuve qu'on n'est moins motivés à faire des activités. Et la météo de Medellin, incertaine et orageuse, encourage à la glandouille.

On fait tout de même quelques visites pas mal:

Une des attractions touristiques de Medellin est sa plaza de Los esculturas avec les statues de Botero.

Ça plaît beaucoup aux gars qui prennent la pause, tatent les formes et commentent: "ptit zboub et grosses fesses" résument bien les oeuvres de l'artiste d'après Lucien.

On survole la ville grâce au métro-câble au-dessus des bidonvilles puis de la forêt vierges vers le Parc Arvi. Un bon moyen de découvrir des quartiers où il n'est pas trop conseillé de se balader.

On se balade au Jardin botanique où on a pu voir une bonne vingtaine d'iguanes assez impressionnants, des petites tortues. Ce parc est une bouffée d'oxygène appréciée en pleine ville. On y rencontre des groupes d'enfants très curieux en sortie pédagogique et une bande de copines qui nous offrent à manger avant de se faire voler leur picnic par les dragons gourmands.

On "ose" la visite de Comuna 13.

Il y a une dizaine d'années c'était le quartier le plus dangereux du monde. Après une véritable guérilla urbaine au début des années 2000, les artistes ont prit possession de cette zone pour l'aider à tourner la page ultra-violente qu'il a connu. Un jeune du quartier nous propose de nous guider et nous raconte les événements qui ont profondément marqué les habitants et ont déclenché la métamorphose du coin.

Aujourd'hui, les touristes affluent pour y découvrir les murales et autres prestations artistiques. C'est même un peu le cirque, mais ça apporte quand même une bonne stabilité. C'est très agréable de faire le circuit artistique à flanc de montagne. Notre guide nous fait dépasser la partie safe du tour en nous emmenant une centaine de mètres après la limite touristique. Il nous remercie 100 fois d'oser dépasser le chemin prévu, de voir un aperçu du quartier authentique avant qu'il ne soit polissé par le tourisme. On ne traîne pas trop longtemps non plus, mais on profite de la vue sur les murales du barrio.

Ce dessin de lion cache 17 animaux

On quitte Medellin pour la playa!

Une douzaine d'heures en bus de nuit nous permet de rejoindre Rincon del mar. On ne connaît pas du tout, mais on a lu des choses sympa en ligne. Ça a l'air bien perdu et on a prévu d'aller s'y enterrer une dizaine de jours. Le but étant de profiter relax des derniers jours du voyage au soleil si possible, étant donné que l'hiver semble ne jamais finir à Montréal...

On ne s'est pas trompé on dirait. Rincon est un petit village balnéaire, pas trop touristique (n'est pas encore cité par aucun guide de voyage... pour le moment ! ), avec quelques hôtels rustiques directement sur le sable.

Des locaux vident leurs poissons fraîchement péchés et plument leur poulet froidement égorgé. Les enfants jouent aux billes, ça squatte à l'ombre sur la plage toute génération confondue, la musique caribéenne résonne.

Les gars sont tout de suite à l'aise et leurs parents aussi.

On essaie d'apprendre à nager à Léon, c'est pas d'la tarte. Il sait à peine les mouvements de brasse mais s'interroge : "Comment on fait pour tourner? ".

Il fait chaud, et quand le soir arrive une coupure de courant, il fait vite 50 degrés dans la chambre. Ça n'empêche pas notre Léon de nous faire rire: " quand il y a une panne de courant alors il n'y a pas de courant dans la mer?"

Un soir, on part en bateau, baptisé "Mi hermano y yo", ça s'invente pas, pour une excursion nocturne. Premier arrêt à une petite île aux oiseaux. On en voit des tonnes qui rentrent au bercail au coucher de soleil pour y passer la nuit. Le ciel rougeoit et le soleil tombe dans l'eau. On repart au crépuscule pour atteindre une lagune. On beach sur une petite plage sauvage, on fait rouler le bateau sur un rondin de bois jusqu'à atteindre un bras de lagune entouré de mangrove. On remonte dans le bateau et on attend l'obscurité. On se met à l'ombre des arbres pour cacher la lumière de la lune et, en agitant la main dans l'eau, on voit apparaître du plancton phosphorescent. Antoine saute et s'amuse dans ces étoiles maritimes. C'est moins impressionnant que ce qu'on avait imaginé à cause de la clarté de la lune pourtant petite. Mais c'est une super expérience. Le ciel étoilé inspire les gars qui jasent fusée et exploration spatiale. Léon nous confie que la prochaine fois qu'il voit un astronaute, il lui demandera où il a acheté sa fusée car il aimerait en avoir une lui aussi. On retourne à notre plage, dans la nuit noire, c'est assez particulier de naviguer de nuit. Élo a une pensée pour les migrants et Antoine pour les hommes du débarquement. Moins tragique, notre excursion se termine tranquillement, avec le remorquage d'un autre bateau tombé en panne.

On chill pas mal sur la plage et on commence à connaître un peu les enfants du coin. Enfin ce sont surtout eux qui nous connaissent bien. Arrivés en fin de voyage, on doit absolument se délester de quelques babioles pour vider nos sacs plein à craquer. D'une part pour être plus léger pour nous rendre sur une île, le bateau n'acceptant pas les trop gros bagages. Et surtout, après s'être privé pendant un an, on compte bien se faire plaisir avec des petits souvenirs à rapporter de Colombie. On donne donc quelques affaires des gars, et les petits locaux ont bien flairé qu'il y avait des trucs sympa à récupérer. Ils sont donc souvent autour de nous, limite envahissants.

On s'aperçoit que le tempérament des colombiens est très sanguins. S'ils sont toujours très polis avec les touristes et doux avec les gars, entre eux, le ton monte vite. Sur le terrain de volley, les jeunes dans la vingtaine se disputent comme des chiffonniers entre chaque point. Les discussions à l'ombre des arbres l'après midi sur la plage prennent des allures de joutes, on se croirait à un repas e famille houleux entre les deux tours des élections présidentielles en France...

Depuis notre trou perdu, on a quand même eu notre semaine de star. Une journaliste nous avait contacté pour parler de nous dans un article sur le voyage en famille autour du monde (ça tombe plutôt bien!) dans le magazine Vero qui est paru mi-juin. La même semaine Antoine donnait sa deuxième entrevue avec Alain Gravel à Radio-Canada pour parler de la fin de notre voyage.

Malgré des journées à ne rien faire, les heures s'égrainent, inexorablement le temps passe et nous voilà à 10 jours du retour. À ce stade on supporte tous les inconforts et les manques : pas d'électricité, pas d'eau chaude, fait chaud, pas de beurre, piqûres de moustiques. ... Pas grave! À propos de mosquito, Léon se demande "si c'est sauvage les moustiques? Non. Alors, on peut pas les carresser!" On parle beaucoup des premières choses qu'on veut faire en rentrant. Atterrisant à 7h du matin on est d'hors et déjà tombés d'accord sur le petit dej de bagel St Viateur....

Après 10 jours de farniente, les pieds dans le sable ou les fesses dans le hamac, d'exercices et dessins face à la mer, de massage à l'ombre des palmiers, de circuits de billes endiablés, de jus frais et apéro au soleil couchant... il est temps de quitter ce petit coin de paradis.

Pour aller se la couler douce à Isla Mucura. Une petite heure en bateau, dans le cadre d'un "tour des îles " plutôt foireux (spot de snorckling trop mouvementé pour être tenté ou arrêt à l'île la plus densément peuplée du monde... pas tentant), on nous dépose sur la plage de sable blanc de l'hôtel. Le cadre est superbe: l'hostal est au bord de l'eau, la plage bien préservée avec arbres et mangroves, quelques varans y résident à l'année, l'eau est transparente et chaude.

On découvre notre hébergement : une grande cabane en bambou au bord de l'eau avec la salle de bain extérieure. C'est superbe. On est ravis, les gars nous disent que ça vaut le Club Med, donc c'est validé !

"C'est beau ce que je vois dans tes lunettes maman".

On se régale de poissons grillés et de jus frais.

Fidèles à nous-mêmes, on ne laisse pas une miette dans nos assiettes. Les serveurs nous apportent du rab sans qu'on ne demande rien et les chiens qui écopent habituellement des restes des clients nous détestent.

Le soir il y a un petit concert de yukulélé, c'est pas le spectacle du club mais ça nous va! À la fin, au moment des applaudissements, Léon tête à claque nous explique: "moi j'applatis comme ça ! "

On ne fait pas que chiller a la plage, on se balade aussi dans le bled de l'île (environ 5 fois plus petite que Ouessant pour les connaisseurs)

Les deux jours au paradis se déroulent au rythme des baignades, siestes, apéro et repas et nous devons déjà quitter notre île pour rejoindre la terre ferme.

Deux heures de fast boat et nous accostons à Cartagena de Los Indias. On découvre d'abord le quartier chic au sud qui est une frange de terre entourée d'eau d'où s'élèvent une multitude d'immeubles hauts. C'est tout blanc et récent, ça rappelle Miami. Mamie aurait trouvé ça joli, nous on n'aime pas trop le style. On va rester dans la vieille ville de Carthagène au style plus authentique.

La ville est fortifiée car elle a du résister aux assauts répétés des pirates des Caraïbes. Elle était source de convoitise car très développée et a conservé son charme d'antan.

Belles maisons coloniales colorées aux balcons en bois vernis dans des petites rues, des portes impressionnantes ouvertes sur des patios agrémentés de piscines et plantes grasses, des églises majestueuses et monuments bien conservés autour de places ombragées...

C'est magnifique mais bien sur très touristique. On fait abstraction des vendeurs de pacotille et des fausses mamas créoles et on déambule sous une chaleur à crever. Il fait tellement chaud que Léon se plaint de transpirer des cheveux. On repère vite les boutiques de crèmes glacées du quartier.

On décide de faire une journée sur une plage pas loin de la ville. Dans le guide on repère Boquilla qui est décrit comme un petit village sympa et authentique à 30 minutes en taxi. On demande à la gérante de l'hôtel, une mamita qui a pris les gars sous son aile, où prendre le bus pour y aller. Elle nous déconseille l'endroit, ce serait très dangereux et on se fera arnaquer de tous les côtés. On lui assure qu'on va pouvoir gérer après 1 an de voyage, on commence à connaître les entourloupes. Elle nous suggère un resto où bosse la fille de son employée qui pourra surveiller nos affaires et nous aider si besoin. On allait partir quand la fille à la réception de l'hôtel en remet une couche: n'y allez pas c'est trop dangereux, la semaine dernière une famille s'est fait agresser et voler toutes leurs affaires. Ok au deuxième avertissement on laisse tomber Boquilla. Ce serait franchement dommage d'avoir une mauvaise aventure à 3 jours du retour! Direction le quartier sud de Carthagène, Boca Grande à la plage Castillo Grande. Au pied des tours blanches, une longue plage de sable foncé où s'alignent les abris en toile indispensables pour rester à l'ombre. Et c'est parti pour la journée au milieu des locaux qui barbotent, qui mangent, qui picolent en famille. Ce sera la dernière plage du voyage, on boit la tasse pour célébrer ça.

On finit la journée avec une espèce de poutine locale bien detox. Léon finit par s'endormir sur le parvis de l'église, heureusement nos vêtements flambant neufs et bien coupés nous empêchent de passer pour des vagabonds, ouf!

La journée internationale de l'ananas vous connaissez? C'était hier! Des cubes d'ananas pour accompagner les oeufs brouillés du petit dej, ok. À midi une arepa fromage, jambon, ananas, pourquoi pas? Un gros ananas au goûter, classique. Et on a osé commander une pizza hawaïenne le soir! Ananas day is borned 🍍!

On passe quelques jours tranquillou dans la ville, on profite des derniers moments ensemble pour faire des photos floues...

On a été paresseux et on a opté pour 1h d'avion plutôt que 25h de bus pour atteindre Bogota, ultime escale avant le voyage du retour.

On passe, comme tout bon visiteur, par le musée de l'or que l'on visite rapidos, ça fait trop mal aux yeux ! En vrai c'est intéressant mais on est un peu fatigués. Visite express au musée Botero.

On passera une mauvaise dernière nuit avec un Léon fiévreux. On a donc bien hâte de retrouver la maison.

Ainsi s'achève un mois passé dans ce magnifique pays qu'on a vraiment adoré. On ne s'est pas pressés mais on a pu y découvrir des paysages variés et splendides, on a fait de belles balades, eu des beaux contacts avec les habitants si gentils et aimant les enfants, on a bien mangé malgré la mauvaise réputation culinaire du pays, bu des bonnes bières de micro-brasseries, on a entendu de la musique partout, tout le temps.

On envisage déjà d'y revenir, en vacances, en posant des congés, pendant la relâche scolaire, bref quand on aura laissé notre costume de voyageurs dans un coin de notre coeur...

Hasta luego Colombia

Et voila, notre aventure d'un an a pris fin.

Une année extraordinaire avec des incroyables moments vécus tous les quatre le plus souvent ou accompagnés de nos proches croisés sur la route. On a fait de belles rencontres, parfois éphémères, mais intenses.

Cette année est passée très vite mais elle a été vraiment remplie. Le retour a Montréal et les sensations ressenties feront peut-être l'objet d'un petit récit, pour l'instant on est pris dans le tourbillon de la vie!

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