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Le Cambodge, Angkor et encore!

Après notre passage de frontière ambiance checkpoint Charlie (cf article précédent), on embarque dans une autre caisse pour quelques kilomètres de pistes défoncées, on devra même descendre à un moment, dans la boue, pour pas dézinguer les essieux dans les ornières, ça nous met direct dans le bain.Côté Viet :

Côté cambodgien (c'est plus beau);

L'itinéraire en 5 points: 

Direction Kep, au "Kepmandou" une guesthouse bien roots où les coupures de courant (donc de ventilo) ponctuent les journées et où l'unique douche/chiotte commune est bien crado (pourtant on a un seuil de tolérance plutôt OK après 3 mois de voyage en Asie), ça ira pour 2 jours, pense-t-on, en plus, on voit la mer (sans y avoir accès). Mais c'était sans compter la chaleur suffocante d'une chambre sans fenêtre, avec 2 ventilos qui faisaient à peu près le bruit d'un Boeing 777 au décolage et une fièvre carabinée pour Antoine qui transpire comme un poulpe tout en claquant des dents de froid... Deux nuits difficiles pour les parents, alors que les gars ont dormi comme des souches, eux qui se réveillaient si on chuchotait dans une autre pièce avant le voyage... on commence à sentir leur capacité d'adaptation aux changements due au voyage.

La location de scooter à Kep est aussi pleine de surprises : il démarre mais s'arrête au bout de 7 mètres. "Y'a pas de problème mec" nous dit le loueur, petite bidouille de batterie et il nous assure que ça ira....on tombera en panne au retour de la plage à quelques encablures de chez lui. Il nous rembourse gentiment en s'excusant platement...il aura essayé.

On demande ailleurs et on nous dit de revenir demain à 11h. On répond qu' "on verra" car demain à 11h nous arrange moyen...notre erreur de ne pas confirmer, on s'en aperçevra le lendemain à 11h quand la dame nous dit qu'elle n'a pas de scooter car on ne lui a pas dit ok... On comprend donc qu'au Cambodge, "oui", c'est "oui" et "peut-être", c'est rien du tout.

On fait vite le tour de Kep, célèbre pour son fameux crabe, qu'on goute grâce au patron de la police locale qui nous en offre alors qu'on est assis à la table à côté au resto. Les gars ont surtout été contents de cotoyer la maréchaussée locale en uniforme et képi et Elo de décortiquer les pinces. 

On se tente par ailleurs un picnic sur le port. Mais acheter de la Vache qui rit dans un magasin sans frigo n'était pas l'idée du siècle, on a donc mangé des sandwich au pain et à la tomate, après avoir balancé la "vache pourrie", comme dirait Léon. 

On quitte Kep au bout de 2 jours avec un sentiment d'échec, sans regrets, direction Kampot, qu'on rejoint en une heure de tuktuk. Gros changement niveau hébergement. On arrive dans une belle propriété en bord de rivière avec des bungalows dispersés, des gamins qui courent partout, des ballons de soccer, des vélos, des balançoires accrochées aux branches des grands arbres...le paradis des enfants (et donc des parents). 

On tombe quand même sur la fête forraine du coin, bim : manèges, néons, DJ, Jet ski, praline à jojo, etc..

A Kampot, on est un peu comme chez mémé à la campagne. On ne reverra plus les gars pour 3 jours, sauf à l'heure de bouffer. On retrouve Jean-Loup, pote de lycée d'Antoine perdu de vue depuis 17 ans, et sa famille. Au programme : se raconter nos vies en buvant des mousses au bord de la rivière, baignades, balades en scooter dans la campagne cambodgienne, cascades d'eau, bouffes devant le coucher de soleil et kayak, le parfait mélange entre glande et découverte. 

Les hommes canons ! 

On a même vu des toucans (ça mange pas de Fruit Loops). 

Les "routes" de la région sont superbes, terre rouge ambiance rolland garros, bordées de cocotiers et de bananiers bien chargés, lacs et grottes un peu partout dans une campagne verdoyante.

Bref, on en prend plein les yeux... au propre comme au figuré.

Contrairement à ce qu'indique son nom, la spécialité de Kampot n'est pas la pomme, mais bien son poivre mondialement connu. Norbert, chaudement recommandé par nos amis, sera notre pepper master. Il nous prend par les sentiments puisqu'il nous propose de venir voir sa ferme de poivre...et d'y faire un cochon grillé : on sent qu'on va bien s'entendre! Par contre, sa ferme, faut la trouver, alors il nous envoie un driver. Scène cocasse : un mec attend sur le parking de notre auberge, Toyota corola 1993 noire un peu défoncée, intérieur fausse ronce de noyer, ambiance mafia belge. Il ne parle ni anglais ni francais, et notre khmer est limité, alors pour se faire comprendre, il nous fait un signe de tête vers le coffre, on s'approche sans comprendre, il l'ouvre : dedans, sous des journaux locaux, pas de flingues ou de schnouffe, mais bien un cadavre...de cochon grillé : on échange un sourire et il claque le keuffre : c'est la bonne caisse. "Je savais pas que tu roulais dans un kindeur". C'est donc parti pour 2h de piste défoncée dans une belle odeur de rotisserie artisanale. 

Après un rapide tout du propriétaire  dans les chemins de terre rouge et Norbert déclare l'apéro ouvert (il durera plusieurs heures).

La ferme est canon, et on mesure difficilement le travail accompli par Nono et son équipe : 14 000 plants de poivre bio, tout est fait à la main par des locaux qui ont de très belles conditions de travail. 

Les gars jouent au soccer avec une noix de coco, pendant que le ricard et le rosé se vident (on n'est plus habitués)...le cochon est top, le lieu est superbe, les gens sont adorables et l'apéro bien corsé...une excellente journée, merci Nono. Pour les interessés, allez voir son site: Kampot jewels

Sur la route du retour, sieste générale, le trajet passe plus vite.

(Aucune photo de poivre succulent ni de Norbert...oups!)

L'étape suivante : la capitale, Phnom Penh, après 6 heures de bus sur une route bien déglinguée . 

Apprentissage du trajet : prochaine fois, on prendra des sièges pour les gars ; à 4 sur 2 sièges, c'est pas le confort 3 étoiles.

Hébergés chez Jean-Loup, Séréna et Alera, on se pose et on profite de leur bel appart bien propre pour faire des lessives et prendre des douches dans une vraie maison. 

Être hébergés nous permet aussi de cuisiner un peu, et malgré l'absence de farine de sarrasin, on tente la soirée galettes, puisqu'on a réussi à trouver du beurre salé et du cidre (mais pas de saucisse de molène...). 

On découvre un peu la ville, bruyante et encombrée d'un trafic de maboule, y'a toujours de l'animation. Les trottoirs existent, mais sont occupés par des tas de trucs : marchands de bouffe, de motos, de jouets, de boutanches de gaz, etc, il est presque impossible de circuler à pied en ville (sauf dans les ruelles). On bouge donc comme les locaux, en tuktuk.

On va à tour de rôle au musée du génocide, on doit s'alterner pour garder les gars car c'est pas vraiment Disneyland.  

La visite permet de comprendre les horreurs du régime des khmers rouges pas si ancient. Difficile d'imaginer que ça c'est passé il y a 40 ans. Le lieu est paradoxalement très beau et zen : une cour d'école fleurie et calme, que la visite avec l'audioguide fait vite oublier tant on a l'impression de revivre l'horreur qu'a connu le peuple à la fin des années 70.

Les salles de classe servaient de cellules ou de salles de torture, les photos des milliers de victimes exposées foutent la chaire de poule.

Fin de la parenthèse historique. Dans un autre registre, en parlant d'école:

Comme Jean-Loup est instit au CP à l'école française, Lucien a eu la chance de passer la première journée d'école de sa vie à Phnom penh avec un super maître. 

On le rejoint avec Léon à midi pour manger à la cantoche khmère et Lucien choisit d'y revenir pour l'après-midi (à l'école, pas la cantine!!). 

Bilan de la journée : "J'ai bien aimé, je veux y retourner demain" (pas de bol, on est vendredi).

La ville est traversée par certains bras du Mékong ce qui nous permet de faire une petite croisière au soleil couchant sur un bateau en bois, en sifflant un apéro bien frais. 

Après une semaine en ville, départ pour Battambang, située à 6h de bus (ici, comme ailleurs en Asie, on compte en heures plutôt qu'en kilomètres...les "routes" n'étant pas toujours des routes.) Pas cons, on a bien pris 4 sièges ce coup-ci! On mettra finalement 7 heures. 

Les gars sont vraiment cool dans les transports (surtout quand on fait des sandwiches au pâté Henaff, qu'on trouve facilement ici depuis l'Indochine #histoireDePaté).

On arrive donc à Battambang, où le premier sentiment sera un peu mitigé : "ah ben y a un p'tit problème avec votre chambre, la clim marche pas, désolé, mais on vous accompagne dans un autre hôtel et on viens vous chercher demain matin". 

Puis à la tombée de la nuit, on se rend compte que la ville subit une panne d'électricité : les stands de bouffe de rue s'éclairent à la bougie et seules les lumières de scooters illuminent les rues. 

On trouve quand même des gros nems dans un petit resto au bord de la rivière, on y reviendra tous les jours.

Le lendemain, tout rentre dans l'ordre : électricité revenue, piaule d'hôtel "OK", explorons. 

La ville est construite le long d'une rivière et les ruelles et maisons colorées font un peu penser à Cuba, sauf que les pubs et néons moches dénaturent un peu la beauté des lieux.

La ville est calme, les gens sont souriants et adorables, comme partout au Cambodge d'ailleurs. 

On passera 5 jours à explorer la campagne environnante, à pied ou en vélo, toujours sans s'écarter des routes principales, la campagne étant encore parsemée de milliers de mines anti-personnel.

Nos excursions en biclou nous font passer par des chemins de terre rouge, sur des ponts en bois vermoulu, le long de rivières boueuses et de pagodes blingbling, longer des rizières où paissent des buffles et des cocotiers bien chargés, des ateliers de confection de galettes de riz, etc. C'est canon.

Avec les gars sur le porte-bagage, on ne passe pas inaperçu, et on entend très souvent les motos ralentir à notre approche, se mettre à notre hauteur. A Paris, ça serait pour nous piquer notre sac à main, mais ici, c'est pour nous dire bonjour, avec un énorme sourire, qui se transforme souvent en gloussement de rire quand les gars disent "Susedey" en agitant la main. 

La vanne "Akun namatata" ne rencontre cependant pas le succès escompté par Lucien (akoun voulant dire "merci")

C'est le premier pays où les gens s'arrêtent pour nous parler sincèrement, sans vouloir nous vendre un bracelet ou un t-shirt moche, juste par curiosité (les 2 blondinets intriguent). Ils se font même offrir des tartines au chocolat quand on s'arrête prendre un café en pleine campagne.

De fil en anguille, on arrive à une ancienne gare de trains (les anciens chemins de fer français) et on tombe sur le "bamboo train" : expérience unique qui se vante d'enfreindre toutes les règles ferrovières occidentales. 

C'est une sorte de kart en bambou sur des essieux rouillés qui circule sur des rails plus ou moins parallèles. 

Le tout est propulsé par un moteur 9cv digne des meilleures tondeuses à gazon. Seul hic : y'a qu'une seule voie. Si on croise un autre train, le plus léger est démonté puis remonté (les yeux fermés), en 1.30 min chrono. Éxceptionnellement, c'est pas nous les plus lourds.

Avant de quitter Battambang, représentation de cirque khmer qui n'a pas grand chose à envier au Cirque du Soleil (sauf son budget ;-)).

Dernière étape de notre périple khmer, Siem Reap et ses temples...qu'on décide de rejoindre en bateau, après avoir entendu tout et son contraire sur ce trajet : "c'est trop long avec les enfants" , "bateaux poubelles", "vous allez voir des gens extrèmement pauvres" etc. 

On ne regrettera pas notre choix. On nous annonce un temps de trajet entre 6 et 9 heures... On est en saison sèche, le niveau de la rivière est donc assez bas, mais les paysages sont extraordinaires. 

Notre bateau remonte une rivière dont les berges sont tantôt habitées et tantôt désertes. 

On traverse des villages "flottants" aux maisons colorées dans lesquels la vie bat son plein : les enfants se baignent ou rentrent de l'école, les pêcheurs bossent, les marchands vendent leurs légumes, une vie normale, mais sur l'eau. 

On dépose et on prend des gens tout le long de la route. 

Des enfants nous font coucou de leurs maisons bien décorées aux rideaux colorés, on en prend plein les yeux tout le long du voyage.

Le trajet s'achève par un passage sur le Tonlé Sap, lac immense, et une longue ligne droite dans la mangrove dense (ceux installés sur le toit du bateau se font fouetter la tronche par des branches, on est content d'être en bas (et à l'ombre). Cette traversée restera surement un des plus beaux moments du voyage, d'autant que les boys ont été adorables (bien aidés par un picnic franchouillard : pâté de foie, vache qui rit et pain). 

On accoste donc 7h plus tard, frais comme des lardons à Siem Reap. Raconter la visite des temples d'Angkor, c'est difficile, voir impossible, tant l'atmosphère qui s'en dégage est particulière, et chacun doit le vivre différemment (selon la saison, l'heure, le monde sur les sites, l'age du capitaine, etc). On opte pour l'option souple et sportive : accès 3 jours aux temples, 2 jours avec Mister Kunh, chauffeur de tuktuk et 1 jour en vélo (les temples sont à seulement 10 km de notre hôtel). Note : comme il est difficile de décrire l'atmosphère et l'ambiance d'Angkor sans être chiant / blogueuse mode en vacances, on fait au mieux :-) Allez-y au lieu de perdre votre temps à lire ce torchon! Ayant loupé le coucher de soleil le premier jour, on choisit l'option lever du soleil, qui implique un réveil un tantinet tôt : tous sur le pont à 4h40. Il fait étonnement frais, presque froid, on voit rien et la route n'est pas éclairée. Kunh nous dépose en bas d'un chemin (non éclairé) et nous indique vaguement une direction...qu'on suit. Après 2km sur un chemin de terre dont on distingue à peine les contours, on arrive au pied d'un temple, en haut d'une coline. Après l'escalade de la centaine de marches qui mênent au sommet, on sent la lumière poindre et le soleil se lève doucement sous nos yeux encore embrumés, révélant les toits de temples et un ciel rouge feu au dessus de la campagne environnante.

Notre chauffeur nous conduit ensuite à travers une campagne superbe : enfants à vélo allant à l'école sur cette terre rouge brique, petits villages animés, rizières et champs, et bien sur, des temples. On est surpris d'être presque toujours seuls, alors qu'on s'attendait à une foule digne d'un concert d'Étienne Daho. On est aussi surpris par la diversité des temples : certains en blocs sculptés finement, super biens conservés et d'autres en ruines : amas de pierres couvertes de mousse où la nature reprend ses droits depuis des siècles.

Ils sont tous entourés de verdure et parfois envahis par la jungle des arbres aux racines géantes (des fromagers, ou "arbres à camembert" comme dit Lucien) décellent des blocs de pierre de plusieurs tonnes, ambiance "Indiana jaunes". 

Encore une atmosphère mystique, difficile à décrire. Les gars admirent aussi la beauté des lieux à leur manière, du genre "regarde la super grue et la moto la bas", Lucien fait des photos et ils jouent à cache cache dans les temples ...

Citations du jour de Léon : "Papa, maman, il est tout démonté ce temple!" "Quand je serai grand je construirai un temple et il se détruira jamais". 

Mais ils en ont quand même plein leur casque au bout de 7h de visite. 

Ils ont un peu peur quand le tuk tuk ralentit sur le chemin du retour (au feu rouge), qu'on s'arrête encore à un temple.

Thelma et Louise ... 

Pour notre dernière journée d'exploration des temples, ambiance gilet...maillot jaune. On sillonne les environs d'Angkor Wat en biclou. C'est superbe, mais peut-être qu'avec 2 jours de temples déserts dans les chaussettes, on en avait déjà pris plein les mirettes, les photos parlent d'elles-même. 

Le Bayon (qui se prononce comme le jambon), par contre est vraiment impressionnant avec ses centaines de visages sculptés et ses galleries ombragées, ca sera le clou du spectacle pour nous, des souvenirs gravés dans le ciboulot pour des années.

Recap en dessin: 

On a bien mérité un "fish massage" ... mais finalement les gars se dégonflent et Élo n'est pas très chaude. En même temps, l'eau des poiscailles doit être changée tous les 6 mois, et les poissons ressemblent plus à des sardines qu'à des mini poissons masseurs (ils seront de toute façon tous morts quelques heures après le passage d'Antoine...)

On fait notre devoir de touristes en visitant la ferme de vers à soie et l'atelier de tissage d'écharpes et de sculpture de Boudha...

Les gars nous font un ptit éléphant rapidoss

Fin prêts pour quitter le pays!

On a vraiment kiffé le cambodge, après 1 mois passé ici, on a trouvé les khmers incroyablement gentils et souriants...est-ce aussi parce qu'on voyage avec des enfants blonds aux yeux bleus ou parce qu'on est super cools et beaux? On ne le saura jamais (mais on a une petite idée). "Lehai" comme dirait Lucien! 

Et merci les potes rencontrés sur la Route, la porte est ouverte à Montréal (Jean-Loup, Séréna, Alera, Norbert)! 

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